Afraid! "s/t" (holidays records) 7"

Pour être franc, j'ai eu un peu de mal à rentrer dans ces 3 nouveaux titres de Afraid!. J'avais pourtant beaucoup aimé leurs précédentes sorties mais là je ne retrouvais pas ce qui m'avait attiré chez ce groupe. Leur post punk se veut désormais de plus en plus noisy et le coté "on va droit au but" est maintenant légèrement mis de coté et laisse place à une rythmique un peu plus saccadée. Il m'a donc fallu un temps d'adaptation mais petit à petit je me suis laissé prendre au jeu. Mes réticences se sont estompées au fur et à mesure que je me réécoutais ces 3 titres. Et finalement cette nouvelle sortie des Italiens en vaut largement la peine.
Ils nous offrent 3 titres bourrées d'énergie, qui à défaut d'être "directs dans ta gueule", sont joués avec une grosse intensité ! Le synthé apportent toujours cette patte personnelle qui différencie Afraid! des autres groupes du même genre. Les voix légèrement aiguës y sont aussi pour quelque chose car elles sont assez caractéristiques et surtout reconnaissables entre mille. Si je ne devais retenir qu'un titre sur les trois ce serait "Whenever you go dancing, there…" qui est pour moi le plus abouti. Avec ce titre, ils ont réussi à mixer leur post punk avec quelque chose de plus atmosphérique. Une réussite ! Les deux autres titres ne sont pas en reste et présentent une certaine urgence qui n'est pas pour me déplaire. Ils vont à l'essentiel, il n'y a pas de chichis superflus. Il faut dire que chaque morceau est assez court et l'écoute de ce 7" passe à la vitesse de la lumière. En un peu plus de 6 minutes l'affaire est bouclée ! C'est court mais cela ne doit pas vous empêcher de jeter une oreille sur cette nouvelle sortie des Italiens…

Mathieu

 site : afraid!               mp3 : whenever you go dancing...




Afraid! "s/t" (abomination and sufficiency) CD

Je ne vais pas vous mentir, Afraid! m'était complètement inconnu il y a encore quelques semaines. Heureusement ils eurent la bonne idée de venir faire quelques concerts en France avec leur pote de "A flower kollapsed". C'est donc après une bonne prestation scénique que je m'en vais écouter leur EP.
Tout d'abord niveau artwork pas grand chose à dire. Pochette cartonnée sympa mais hélas pas de paroles. Bref pas de quoi fouetter un chat. Donc intéressons-nous tout de suite à la musique et là pas de chichis ces 5 gaillards italiens ont bel et bien de l'énergie à revendre. Tout au long de ces 6 titres, ils nous balancent un post punk direct, sans concession qui a la particularité d'être très dansant (et ouais mec ! Clavier oblige). Bon ok dans l'ensemble ce n'est pas super original mais qu'est-ce qu'on en a à carrer, moi ça me met la patate alors que demander de plus ! Ah oui il y a aussi un petit truc qui me chagrine au niveau du chant. Je le trouve trop présent sur certaines chansons et à mon avis il ne laisse pas respirer la musique comme il devrait. Mais bon là je chipote, alors au lieu de me lire, mets du son, prends tes plus beaux mocassins et viens danser avec moi sur le dancefloor !!! Yeah baby !

Mathieu

 site : afraid!               mp3 : knockplease




Aghast "consumer" (rejuvenation records / error ! records / wee wee records) CD

Voilà un disque que je n’attendais plus. J’avais complètement sorti ce groupe de ma mémoire car il faut bien dire qu’on entendait plus trop parler de aghast ces derniers temps. Quelle ne fût pas ma joie d’apprendre qu’un nouveau disque « consumer » venait juste de voir le jour. Après les excellents splits enregistrés avec sed non satiata et 1000 travels of jawaharlal en 2003, il était temps pour le combo de refaire surface…
Aghast nous revient donc au meilleur de sa forme avec un disque vraiment réussi. Autant le dire de suite, le groupe n’a pas changé d’un pouce depuis ces années. Il semble avoir trouvé la formule qui lui convenait le mieux. Et le moins que l’on puisse dire c’est qu’il la rabâche sans cesse et sans cesse… Oui mais voilà, si la galette souffre d’un certain manque d’originalité, l’ensemble reste toujours aussi percutant et jouissif. Les titres sont de véritable tourbillon de mélodies totalement imparables, appuyés par le très bon jeu des guitaristes qui empilent leurs instruments à merveille. Il n’y a rien à dire, ces mélodies font mouche à chaque fois ! Et puis il y a cette voix hurlée si caractéristique mais si touchante qui donne vie à chaque titre pour l’habiter d’une émotion palpable. On notera la prédominance de textes en français, ces derniers sont courts et vont droits à l’essentiel. On comprend très vite que aghast est un groupe énervé. Mais quoi de mieux pour exprimer sa colère que de ne rien dire. C’est un peu le concept de la plage sept « silence », où comme son nom l’indique, on a le droit à une minute de silence complet. Le groupe y expose ses raisons dans le livret qui accompagne le disque. Un symbole fort. En tout cas, le message est passé… Si j’ai dénoté plus haut un certain manque d’originalité, notons tout de même que « consumer » contient une plage acoustique assez surprenante. Peu coutumier du fait, le groupe évite cependant les clichés d’usage et ce titre s’avère finalement assez réussi.
Une fois de plus aghast ne déçoit pas et ce disque est une véritable bombe. A « consumer » sans modération !

Ludo

site : aghast          mp3 : psywar




Amanda woodward "meurt la soif / un peu d'étoffe" (level plane / paranoid records) 7"

Qui ne connaît pas encore Amanda Woodward ? Je ne parle pas de la célèbre héroïne de Melrose Place mais bien du groupe caennais d’emo / screamo. Depuis plus de 6 ans maintenant, il nous gratifie d’une musique de grande qualité et c'est toujours un plaisir d'apprendre la sortie d'une nouvelle production. On est rarement déçu par ce que l'on insère dans la platine.
Aujourd'hui ils nous proposent deux nouveaux titres qui occupent chacun une face du 7". "Meurt la soif" ouvre le bal et d'entrée l'énergie est au rendez-vous. Rythmique mid-tempo, guitares qui envoient de la bonne mélodie et voix hurlée sont les ingrédients de ce "Meurt la soif". Pas de surprise, c’est un très bon titre qui est dans la parfaite lignée de leur album "La décadence de la décadence". Je tourne la galette et les premières notes de "Un peu d'étoffe" me rappellent quelque chose. Effectivement ce sont exactement les mêmes notes qui terminent le premier morceau. Pourtant on ressent une certaine différence par rapport à ce dernier. Le tempo y est moins rapide et le chant de Gérome est plus parlé que chanté. Ainsi, ce morceau prend tout de suite un tout autre aspect. Le ton paraît plus grave qu'à l'accoutumée et la rage qui en ressort est palpable. Un titre qui cependant n’oubliera pas d’être mélodique et qui nous envoûtera du début à la fin. On en redemande encore et encore...

Mathieu

site : amanda woodward




Amber daybreak "sentinels" (shitpiece / dancing on sharks / tapewriter / quiet still dead) CD

Voici sans aucun doute mon coup de cœur du moment. Dans un genre qui peine à se renouveler, les Belges de Amber Daybreak nous servent sur un plateau 8 nouveaux morceaux de hautes volées. A déguster sans aucune modération.
Je connaissais déjà quelque peu le groupe à travers des titres comme "Sorti de l'ombre" entre autres, qui déjà à l'époque était très prometteur. Mais avec ce nouvel effort intitulé "Sentinels", c'est peu dire que le groupe a franchi un cap énorme. Le screamo du combo se révèle inspiré et intense, comme pris d'une frénésie de tous les instants. Cela faisait bien longtemps qu'un groupe inscrit dans cette mouvance ne m'avait pas remué les tripes à ce point. Le disque est assez court finalement et les 8 titres passent très vite. L'envie de relancer la galette est alors plus forte que tout. Surtout qu'il n'y a absolument rien à jeter de ce "Sentinels". De l'intro de "Winter seems longer", sublime, au final tout en légèreté de "No one can arrival", chaque titres vous happent dans l'univers de Amber Daybreak avec comme point d'orgue le tubesque "Sentinels". Un hymne puissant et inspiré où les chants hurlés typiques à ce genre de musique répondent à des parties plus chantées, très réussies et pour le moins fédératrices. On a alors envie de lever le poing avec le groupe pour reprendre en cœur les paroles du titre. Il est vrai que l'alternance dans les chants est ici une vrai réussite. Elle coupe court à toute lassitude et dynamise de façon pertinente les morceaux. Soutenu par une production de feu, ce "Sentinels" est donc une vrai réussite à tous les niveaux. Sans aucun doute une des grosses surprises de l'année. Vous savez ce qu'il vous restent à faire…

Ludo

site : amber daybreak          mp3 : winter seems longer




Ampere "all our tomorrow and today" (ebullition) CD

Wahou ! Qui aurait pu penser qu'autant de rage et de chaos se cachaient dans un si petit objet ! Je dis petit objet car c'est sous le format d'un mini CD que ce "all our tomorrow and today" est sorti. L'artwork est sobre mais super efficace avec ce rouge qui claque !! Un insert photocopié est bien là pour présenter les textes mais le style "machine à écrire, je coupe les mots et je te présente ça à l'arrache" me donne pas envie d'aller plus loin et d'essayer de les déchiffrer. Désolé mais c'est trop le bordel et faut dire aussi que je fais parti de ces gens que l'on appelle des fainéants. Bon passons…
Que dire au sujet de la musique d'ampere ? Tout d'abord c'est court, on a le droit à 11 titres en à peine 11 minutes, donc ici pas de parties superflues ou à rallonges. C'est très intense, on se prend leur screamo rageur en pleine gueule, un screamo incisif et percutant mais qui sait se faire mélodique quand il le faut. De plus, l'ensemble est loin d'être fade et répétitif car les très nombreux breaks permettent à chaque titres d'être assez riche musicalement. Je trouve aussi bienvenue le titre the old world is behind us qui est un titre oxygénant car beaucoup plus calme et posé. Il nous permet de souffler pendant quelques secondes avant l'assaut final ce qui est fort bien pensé.
Au final, ampere y en a pas deux !

Mathieu

site : ampere          mp3 : and now we rise




A.S.T.R.O. "from my window…" (happy hang) CD-R

Je me rappelle il y a quelques temps avoir chroniqué le premier disque de A.S.T.R.O (comme je meurs d'envie de la faire celle-là, je vais le dire tout de suite et ne plus en parler après. Il ne s'agit donc pas du petit robot ! Putain j'ai vraiment un humour tout pourri, désolé). J'avais à l'époque été très agréablement surpris par la musique du combo. Qu'en est-il donc de ce nouvel effort intitulé "from my window…". Et bien on peut affirmer sans sourciller que le groupe transforme l'essai du premier opus avec un certain brio. Le combo a sans discution possible énormément progressé. Et ceci à tous les niveaux. Pour faire court disons que tout y est plus fin, plus maîtrisé. Evidemment le groupe ne pourra éviter l'écueil des influences encore présentes. Pas de souci néanmoins car les titres de A.S.T.R.O sont de qualités. Sept morceaux pour 36 minutes de musique torturée où les chants presque viscéraux contrastent avec les quelques passages en son clair beaucoup plus doux. Au final, il n'y a pas grand chose à redire, tout s'imbrique avec brio. Et puis respect au groupe pour tout le travail effectué sur ce disque. Il y en a encore pour qui le terme DIY veut vraiment dire quelque chose. A.S.T.R.O a donc confectionné ce deuxième opus de A à Z. La pochette est sobre mais réussi, la production d'ensemble est de très bonne facture, et comme vous l'aurez compris plus haut, les titres sont de qualités. On ne pourra tout de même pas s'empêcher d'espérer que le groupe s'affirme encore un peu plus dans ses prochaines productions, et ainsi, qu'il s'affranchisse de ces quelques influences peut être encore un peu trop marquées. Néanmoins, je ne peux que conseiller ce disque à tout amateur du genre (screamo / post hardcore…), tout simplement parce que c'est une réussite !

Ludo

site : a.s.t.r.o          mp3 : ways




A.S.T.R.O. "the shapes line" (cité de chenilles) CD

Il est bon, le plus souvent, de ne pas se fier à sa première impression de départ. Peu importe sa nature profonde, celle-ci est souvent trompeuse et peu respectueuse du travail effectué. Il y a quelque temps, rien qu'à la vue du visuel de ce disque, je n'aurais prêté aucune attention à a.s.t.r.o. L'artwork de "the shapes line" ressemble à tout ce que je ne peux pas supporter visuellement. Des couleurs criardes et un style confus, presque enfantin. Evidemment, tout ceci n'est qu'un ressenti personnel et, ne possédant pas la science infuse en la matière, je pense que certains y trouveront sûrement leur compte ! Passons outre ce premier contact quelque peu raté pour nous intéresser au cœur du sujet.
A.s.t.r.o existe depuis 2004 et nous livre ici sa première galette. Un premier essai des plus encourageants au vu de la qualité qui nous est proposé ici. Le groupe navigue dans un style post-hardcore aux fortes influences screamo. On retrouve donc tout ce qui fait la force des groupes évoluant dans un style proche. A.s.t.r.o ne se risque pas à sortir des sentiers battus et après tout, ils le font assez bien. Et malgré ces quelques influences souvent trop marquées, le groupe fait mouche quasiment à chaque fois. Le tout est sûrement dû à une production et une interprétation excellente. Contrairement à leur pochette (c'est bon après je n'en parle plus) ils font preuve d'une grande maturité pour nous pondre 6 titres assez prenants. Passant de riffs lancinants à des explosions de rage percutantes, la musique du combo se révèle des plus vivantes. Et comme il est de coutume avec ce genre de musique, les voix hurlées apportent elles aussi leur lot de fureur.
Evidemment, on pourra reprocher au groupe un certain manque de personnalité, dû notamment à des influences beaucoup trop présentes pour être passées sous silence. Mais quand le tout est bien ficelé comme ici, il serait dommage de bouder son plaisir !

Ludo

site : a.s.t.r.o          mp3 : betrayer




Aussitôt mort "demo" (autoprod) EP

Aussitôt Mort est un groupe de Caen qui possèdent dans ses rangs des (ex) membres de The Apollo Program et d'Amanda Woodward entre autres, et qui vient d'enregistrer une démo 4 titres en octobre dernier. Et ils osent appeler ça une démo ! J'entends par-là que le son est irréprochable, rien n'a été laissé au hasard et le mix instruments-voix est parfait. Du reste l'artwork a lui aussi bénéficié d'un soin tout particulier, proposé dans une pochette plastique type "promo", le visuel est vraiment réussi. On prend plaisir aussi à retrouver les paroles de ces 4 morceaux à l'intérieur, chantées ou plutôt hurlées en français, les textes sont bien écrits et traitent des états d'âmes de l'humanité. Finalement il n'y a à l'intérieur que le cdr qui pourrait nous faire définitivement croire à une simple démo ! Mais non, après en avoir écouter et réécouter le contenu, c'est beaucoup plus que ça. Les titres sont vraiment réussis, les mélodies sont superbes. Aussitôt Mort nous embarque dans un screamo puissant mais à la rage contenu. Et je vais peut etre choisir la facilité pour vous présentez au mieux le groupe mais sachez que si vous aimez Amanda Woodward il est impossible que vous ne trouviez quoique ce soit à redire sur cette démo tellement la ressemblance est frappante et surtout troublante. Tout dans Aussitôt Mort rappel Amanda Woodward, du son général à la façon de chanter en passant par la construction des morceaux. Certains crieront au plagiat mais qu'est ce qu'on en a foutre ! Et puis c'est plutôt un gage de qualité non ? En tout cas quand c'est aussi bien fait, moi ça ne me pose aucun problème, non vraiment aucun...

Ludo

mp3 : aussitôt mort




Autistic Youth "idle minds" (sabotage / taken by surprise) LP

Déjà le 2eme album pour les kids de Portland. Après un excellent "Landmine Beach" et des EP de qualité, ils étaient attendus au tournant avec ce nouveau disque. Sera-t-il à la hauteur de toutes nos espérances ?
Dès la première écoute, on est en terrain connu. Les douze titres de "Idle minds" sont dans la droite lignée de leurs prédécesseurs. Le punk-hardcore mélodique de Autistic Youth nous chatouille les ouïes avec des sonorités familières que nous prenons plaisir à retrouver. Et pourtant il y a une vrai évolution dans l'exécution de leurs morceaux. Celle-ci se fait moins dans l'urgence, on sent que les gamins ont pris de l'assurance et de l'expérience. Leurs morceaux sont peut être moins instinctifs mais ils sont tout autant jouissifs. Le jeu de basse est encore une fois incroyable, un vrai régal tant celui-ci se rapproche du sans faute. Il voit juste à chaque fois et se greffe avec intelligence aux mélodies des guitares. Si l'ensemble de ce disque laisse planer une atmosphère plus mélancolique que par le passé, il n'en demeure pas moins rempli de trouvailles mélodiques. Il ne faut pas longtemps pour s'imprégner du disque et ressentir toute la force qui en découle. Le plaisir est immédiat. Et finalement ce n'est pas une chose aisée de ressortir un titre du lot. Il n'y a peut être bien que la pochette qui me laisse de marbre. Du coup je me suis choppé la version sérigraphiée qui propose un artwork différent de la pochette d'origine. Nerd !

Mathieu

 site : autistic youth      mp3disciple





            B          

 

 

Baron noir "l'époque exige de bons gestionnaires…" (puzzle rec.) CDep

Voilà un groupe qui n'aura pas mis longtemps à faire parler de lui. En un peu plus d'un an ils ont sorti un CDep et ont déjà derrière eux une bonne petite série de concerts dont une tournée en Angleterre avec Aghast. Pas mal !!! Au moins on ne peut pas dire qu'ils ont perdu du temps et c'est tant mieux.
Pour moi le premier contact avec Baron Noir aura été virtuel puisque que j'avais télécharger cet Ep "L'Epoque exige de bons gestionnaires…" sur le net (vous pouvez en faire de même sur leur site). Mais je dois dire que je suis très heureux de mettre procurer leur galette car le digipack / gatefold qui enveloppe le cd est du plus bel effet. L'artwork est lui aussi très réussi et nous invite à plonger tête la première dans leur univers musical. Les 6 titres qui composent cet Ep sont un concentré d'énergie et de subtilité mélodique où les arpèges en son clairs ou saturés côtoient l'urgence d'une musique punk insouciante. Un peu comme si Yage rencontrerait Aghast. Ici pas de temps morts, seulement 15 minutes sont nécessaire pour arriver à la fin de ces 6 titres. Autant dire que l'efficacité est de rigueur et franchement ce n'est pas pour me déplaire. La voix est quant à elle légèrement saturée et elle renforce ainsi la rage et la colère contenues dans chacun des morceaux. Colère qui se ressent aussi au travers des textes qui sont chantés en Français.
Au final Baron Noir offre avec ce premier disque, 6 titres séduisants et comme je les aime. C'est sûr qu'ils ne vont pas révolutionner le style mais quand la passion est là et que les chansons sont de qualité, moi je vote pour !!

Mathieu

 site : baron noir              mp3 : voyager léger 




 

Basement "everything gets distorted" (Interference) CD

Sur les quelques disques que l'on reçoit ici pour le webzine, certains marquent les esprits et ce dès la première écoute. Ces galettes ne sont évidemment pas monnaie courante mais ce "everything gets distorded" des Libournais de Basement en fait indéniablement parti. Ce groupe rappellera sûrement bon nombre de souvenirs à beaucoup d'entre vous. Et pour cause, ils n'en sont pas vraiment à leur coup d'essai puisque ils se sont formés à la fin de l'année 1995 ! Pour ma part, j'avoue que le combo m'était totalement inconnu. Ceci est sûrement dû au long break que s'est imposé Basement. En effet, leur dernier disque date de 1998 et celui-ci se nommait "Underneath".
Le groupe a en tout cas mis à parti ses longues années de silence pour nous pondre un disque vraiment surprenant. Non pas que celui-ci soit foncièrement des plus originaux, mais la maîtrise dont ils font preuve ici va renvoyer bon nombre de formation à leurs études ! Dans un style post-hardcore très noisy, Basement accroche l'attention de son auditoire dès les premières notes de "everything gets distorded". Ils enchaînent les mélodies imparables et les trouvailles ingénieuses pour faire de chaque titre un pur moment de bonheur. Et si le ton général de ce disque peu paraître quelques fois sombre et abrasif, l'interprétation énergique des 8 titres de la galette détonne réellement. Les voix, tantôt claires et tantôt éraillées, rajoutent cette touche émotionnelle indispensable à ce genre de musique. Il suffit d'écouter "Maelstrom" pour s'en laisser convaincre définitivement tant ce morceau est sublime. Pour finir, disons que Basement nous propose ici un disque vraiment prenant, d'une grande cohérence, et ceci du début à la fin. Même le visuel de l'album est somptueux. Très sobre, il ne dénote pas et ne trahit pas son contenu. Au moins on sait à quoi s'attendre !
En ce qui me concerne, je vais me remettre la galette encore une fois et il ne tient qu'à vous d'en faire de même ! Croyez moi, passer à côté d'un tel disque serait vraiment dommage...

Ludo

 site : basement        mp3 : release me 




Bâton Rouge "fragments d'eux mêmes" (purepainsugar / bakery outlet) LP

Nouveau venu dans le paysage Lyonnais, Bâton Rouge a la particularité d'être composé à 100% par des membres de Daïtro (seul Aurélien le chanteur manque à l'appel). Après avoir sorti un bon paquet de disques et écumé les routes pendant plus de 10 ans, il est normal de ressentir le besoin de rompre avec une certaine routine et de vouloir retrouver l'émulation et l'excitation des débuts. Les années passent et les envies changent... Et avec Bâton Rouge, ces 4 garçons sont bien décidés à nous montrer une nouvelle facette de leurs talents. "Fragments d'eux mêmes" se pose donc comme la première pierre de leur nouvel édifice.
Parés d'une très belle pochette tout de rouge vêtu, les lyonnais nous délivrent 8 titres qui sont à ranger quelque part entre Tubers et Old Growth, le tout chanté en français. Si vous ne voyez pas de quoi il en retourne, je peux vous assurer que c'est le genre de musique qui a ce quelque-chose qui vous rassure. Un antidote à tous vos coups de mou. La musique de Bâton Rouge est épurée, dissonante parfois et se laisse aller au grès de ses envies, alternant les passages tout en douceur avec d'autres plus enlevés. "Fragments d'eux mêmes" est un disque inspiré où les trouvailles mélodiques viennent vous chatouiller les oreilles pour votre plus grand plaisir. Comment ne pas tomber sous le charme de "Sur un banc", "Ça colle à la peau" ou encore "Que les fils" ? Ce dernier est d'ailleurs un tube en puissance, les mélodies sont à tomber et les chants vous donneraient presque la chaire de poule. J'adhère ! Seul "Cloaca" est à mon sens un cran en dessous des autres morceaux. Et je dois aussi avouer que le trip "bruit, larsen et compagnie" qui vient conclure le disque et qui s'étalent sur de bien trop longues minutes était à mon avis dispensable. Mais au final Bâton Rouge réalise presque un sans-faute avec ce premier LP. En à peine 8 petits morceaux ils ont déjà réussi à se forger une identité propre à eux et franchement ce n'est pas donné à tout le monde. Bien joué les gars et vivement la suite !

Mathieu

 site : bâton rouge      mp3sur un banc



 

Belle époque "à la dérive" (rejuvenation / heart on fire / gaelouleloulou / marcel daron) LP

Nous vivons vraiment une belle époque (ouais elle est facile ça va), une époque où les groupes français me paraissent vraiment inspirés, on ne va pas s'en plaindre ! C'est le tour de belle époque avec leur mini album "à la dérive" et l'on peut dire sans faire durer le suspens que l'essai est plutôt réussi. En effet, dans une édition vinyle du plus bel effet, ils nous entraînent dans un screamo rock certes assez classique mais très efficace et parfaitement exécuté. Les guitares souvent énervées parfois mélancolique nous entraînent dans un flot de mélodies ininterrompu qui se gravent immédiatement dans les mémoires. Car la force de belle époque se situe ici avec deux chanteurs qui se la donnent à cœur joie. Tantôt hurlés, tantôt parlés, les voix font respirées la musique est participent activement à la puissance mélodique du groupe. Tout comme la basse, qui ici, ne se contente pas de suivre les guitares mais qui joue pleinement son rôle d'instrument à part entière sans jamais tomber dans la démesure.
Alors oui ce disque de belle époque est une réelle réussite et je vous le conseille vivement. Cependant, je pense qu'ils n'ont pas tout à fait digérés leurs nombreuses influences et sans vouloir citer de nom, leur musique manque parfois quelque peu de personnalité. Et c'est bien là le seul reproche qu'on pourrait leur faire...

Ludo

 site : belle époque              mp3 : une simple étoile 




Big Kids "phone home" (protagonist music / adagio830) LP

Ces derniers mois peu de disques ont réussi à retenir mon attention. Manque de curiosité de ma part ou simple envie de rien aimer ? Probablement un peu des deux... Mais on ne va pas se lancer dans une psychanalyse de bas étage, surtout qu'il y a tout de même un disque qui a fait mon bonheur pendant cette période. Ce disque c'est le "Phone Home" de Big kids. Leur 1er album, "Hoop dreams", avait déjà été une bonne découverte à l'époque mais il s'était avéré un peu trop linéaire à mon goût pour que je sois complètement conquis. Avec "Phone Home", ils ont réussi à corriger le tir et ils nous proposent un disque d'une très grande qualité. Le son est plus brut et les compos plus variées que par le passé. Il sonne plus punk (si ce mot veut encore dire quelque chose). On reconnaît bien sûr le style de Big Kids mais celui-ci s'est étoffé. Il y a de l'intensité et de l'urgence sur certains titres ("Pier 14 locals","Dad's Datsun", "Jokes"), mais aussi de la finesse et de la douceur sur d'autres ("Catchers Mitt", "Full gainer"). Un savoureux mélange qui donne une grande diversité à l'ensemble. Les mélodies, simples et accrocheuses, sont toujours au top, et représentent le véritable fil conducteur de ce "Phone Home". Pas besoin d'épiloguer plus longtemps sur ce disque car c'est tout simplement mon "Fave" du moment !

Mathieu

site : big kids      mp3vaccine



 

Birthday boyz "the bro cycle" (Unfun / Waking / Life in a Box) 12"

Voilà un groupe qui n'aura pas mis longtemps à me séduire. Malgré un nom pas vraiment accrocheur (quoique il y a vraiment pire), j'ai d'emblée été scotché par la maîtrise et le savoir faire du combo. J'avoue ne pas connaître grand chose de la discographie des Américains et cette galette est mon premier contact avec Birthday boyz. Pourtant, les premiers riffs s'avèrent d'ores et déjà imparables. On est de suite happé par le caractère intense et épique de la musique du groupe. Les mélodies tournoient dans nos têtes pour ne plus en ressortir. Pour faire simple, disons que Birthday boyz est un parfait croisement entre des groupes comme Amanda woodward et Yage. On y retrouve cette même rage, ces mêmes émotions, presque dramatiques qui font que l'on vit ce disque de bout en bout. Et ce malgré le fait qu'il n'y ait que trois titres et que le disque soit relativement trop court. Si bien qu'on se le repasse en boucle jusqu'à plus soif. Car on sent ici que chaque passage, chaque riff, chaque note ont été confectionné avec soin. Malgré des chants mixés très en retrait, c'est bien simple il n'y a rien à jeter ! Avec une mention particulière pour les différentes fins de morceaux qui sont très réussies et qui touchent parfois au sublime. Bref, Birthday boyz est à écouter d'urgence !

Ludo

site : birthday boyz       mp3 : #1




 

Bökanövsky "we stumble" (purepainsugar / flower of carnage) 12"

Sous ce nom au sonorité barbare se cache un quatuor originaire de Toulon. Je connais ce groupe depuis un petit moment maintenant. Je les ai découvert la première fois lors d'un concert à Lyon. Très bon souvenir d'ailleurs. Mais revenons à nos moutons avec ce nouveau disque de Bökanövsky. Une seule piste "we stumble" scindée en deux parties qui prennent place sur chacune des faces de la galette. Rassurez-vous, si le disque conserve une grande cohérence tout au long de son écoute, il sait aussi se faire riche et varié. Et c'est bien toute la force du groupe, une écriture intelligente couplée à une hargne de tous les instants. Les différentes parties de ce "we stumble" se veulent donc percutantes et empreintes de mélancolie sans jamais tomber dans le dégoulinant pompeux. Bien au contraire, la qualité des compositions du quatuor est bien là, sans quasi fausses notes. Dans le même esprit, notons une production d'ensemble très efficace qui rend parfaitement justice à la musique de Bökanövsky. Il y aura sur ce point un seul petit bémol en ce qui me concerne, avec une voix mixée très en avant des instruments. Un peu déroutant au début tant le chant, déjà rauque et puissant, n'avait peut être pas besoin d'un tel traitement. Mais au final on s'y fait assez vite pour ne plus y penser par la suite. Finissons par un vrai coup de cœur, le début de la partie 2 de "we stumble" avec sa mélodie entêtante et ses multiples voix qui s'expriment à l'unisson. Un véritable hymne et une vrai réussite, comme l'ensemble de la galette d'ailleurs. Je ne m'étendrai pas plus sur le visuel du disque auquel j'ai moyennement accroché. Néanmoins prenez le temps de lire le petit insert à l'intérieur, il y a un texte très personnel et pour le moins intéressant à lire !

Ludo

site : bökanövsky      mp3 : we stumble (extrait)




 

Bökanövsky s/t" (desertion records / blessed hands / sons of vesta / moloch industries / kisses & Hugs / nuestra lengua / cite de chenilles) LP

Passionné ! C'est le premier mot qui me vient à l'esprit pour décrire Bökanövsky. C'est un mot qui caracterise assez bien l'état d'esprit qui regne autour de ce groupe. Un état d'esprit qui va bien plus loin que le simple fait de jouer de la musique car les activités de ces 4 Toulonnais sont légions. On retrouve ainsi certains d'entre eux dans l'organisation de concerts et la sortie de disques via les labels Desertion records et Patches vs Buttons records. On sent vraiment que leur implication dans la scène punk DIY est des plus sincères et la sortie de ce 12" en est la preuve vivante.
Avec ce premier disque, ils ont voulu rendre une copie la plus complète possible. Tout a été soigné, que ce soit la pochette sérigraphiée, le zine fournit avec, qui est une compilation de textes personnels écrits par les différents acteurs impliqués dans la sortie de ce disque, ou encore les textes. Ces derniers parlent surtout de notre société et de son schéma pré-établi, de l'industrialisation, de la religion et de la scène punk hardcore. Des textes sincères, sans prétentions et intéressants à lire. Une ligne de conduite que l'on retrouve également dans la musique de Bökanövsky où les 6 titres sont exécutés avec hargne et urgence. En moins d'un quart d'heure, c'est un véritable rouleau compresseur que l'on se prend en pleine gueule même si le son n'est pas exempt de tout reproche avec une batterie qui manque un peu de relief. Mais rassurez-vous, ce n'est qu'un détail et ça ne gène en rien l'écoute de ce disque. Je trouve que Bökanövsky a un univers musical assez proche de celui de Hyacinth. Il y a la même rage qui en ressort. Les voix sont bien crasseuses comme il faut et la guitare est aiguisée au couteau, souvent à la limite de la rupture. Ca joue avec les tripes, les passages chaotiques s'alternent avec des passages plus lourds ou plus rentre dedans. Le titre "A l'aube nos passions s'arment" est pour moi le plus réussi du disque avec ce refrain accrocheur et entêtant que l'on a envi de reprendre avec le groupe ("Ils font de nous une négation de l'amour"). Vraiment excellent !!
Mis à part quelques petits défauts comme peut être des titres un peu trop similaire entre eux, ce premier disque de Bökanövsky est une réelle bonne surprise. Il laisse présager du très bon. Vivement la suite !!

Mathieu

site : bökanövsky      mp3 : what about friendship and love




Bravo fucking bravo "s/t" (abstr.act records) CD

Bravo fucking bravo fait parti de ces groupes qui vont directs à l'essentiel. Ici on ne perd pas son temps, 5 titres en à peine 12 minutes. Et ouais c'est court mais honnêtement ça me dérange pas le moins du monde. J'aime bien ce genre d'album qui ne s'éternise pas et dont l'écoute s'écoule sans heurts du début à la fin. Le premier titre "we are the atom bomb" pose tout de suite les bases musicales du combo Américain en nous proposant un univers qui oscille entre punk-hardcore et émo. En effet, la rythmique soutenue et énergique (limite chaotique par moments) est appuyée par des guitares aiguisées comme une lame de rasoir. Celles-ci aiment jouer avec les aigus, vous savez ces notes en bas du manche mais elles n'hésitent pas à nous montrer un visage plus mélodique quand il le faut. La bonne production de cet Ep permet aux voix hargneuses de s'exprimer pleinement et de renforcer ce côté brut et rentre dedans contenu dans ces 5 titres.
Au final bravo fucking bravo nous livre un Ep plus qu'honnête qui, sans être révolutionnaire, devrait quand même vous faire passer un bon moment…

Mathieu

 site : bravo fucking bravo             mp3 :  you used to be...




Bridge and tunnel "s/t" (no idea) 7"

Souvent le premier enregistrement d'un groupe ressemble plus à un coup d'essai qu'à une "véritablesortie. On se retrouve généralement avec une démo inégale qui donne l'impression que le groupe se cherche encore. Mais là je dois reconnaître que Bridge and Tunnel m'a bluffé. Les 4 titres de ce 7" dégagent une unité et une cohérence assez incroyable pour un premier jet. Ils n'ont pas eu besoin de round d'observation ou d'aller tâtonner tel ou tel style pour trouver leur propre identité. Je pense que le fait d'avoir joué et de jouer dans d'autres groupes (Latterman (R.I.P), Slingshot Dakota, Fellow Project,…) explique en grande partie cette maturité musicale.
Ornée d'une pochette très 50's et d'un disque tout en vert foncé, la musique de Bridge and Tunnel est un mélange d'indie rock et d'emo ultra mélodique. Le tempo se veut naturellement modéré et permet ainsi aux deux guitares de s'exprimer pleinement. Ces dernières nous régalent avec des mélodies jouées tout en finesse et qui s'entrecroisent toujours avec intelligence. Il y a de la délicatesse et du tact dans la musique de ces Américain(e)s. Et force est de constater que la linéarité n'est pas une de leur préoccupation première. Au contraire, leurs morceaux sont d'une très grande richesse musicale et c'est pourquoi plusieurs écoutes sont nécessaire pour saisir toutes les subtilités de ce 4 titres. Le mélange des 3 timbres de voix (féminines et masculines) est bien en place et se marrie à merveille avec l'atmosphère musical de ce disque. Il apporte encore un peu plus de chaleur à chaque morceau. De plus, les textes sont tout aussi intéressants et abordent des thèmes personnels comme par exemple la difficulté de mettre en action nos désirs de changement (Circles to shreds) ou encore la gentrification (Location, location, location).
Vous l'aurez compris Bridge and Tunnel fait une entrée en la matière plus que réussit avec des titres tout aussi excellents les uns que les autres. Il est même assez difficile d'en sortir un du lot tant l'ensemble forme un tout. Evidement ce 7" a une duré bien trop courte à mon goût mais fort heureusement mon appétit va être comblé assez rapidement car leur premier album est en prévision pour cette année (2008). Vite, vite, vite !!

Mathieu

 site & mp3 : bridge and tunnel




Brume Retina "agresse gueule" (For U & X records) CD

4 ans après l'excellent "linéaires des libres", Brume Retina nous revient avec ce nouvel opus. L'attente en valait franchement la peine quand on écoute le résultat ici présent. Le groupe a la rage au ventre et cela se voit. Rarement un disque n'aura aussi bien porté son nom. D'une intensité et d'une densité remarquable, les gars nous déversent des hectolitres de fureur en pleine tronche. Pas le temps de se relever ici, on enchaîne les uppercuts jusqu'au KO final. Mais c'est peu être aussi cette densité qui peu rendre le disque un peu lourd à digérer. 14 titres aussi hargneux et intenses peuvent finir pas lasser quelque peu. Néanmoins, dans le genre, Brume Retina fait clairement parti de ce qui ce fait de mieux. Les titres sont inspirés et franchement bien écrits. Pour ma part je regrette seulement qu'ils aient quelque peu laissé tomber les plans plus calmes et aériens qui faisaient le charme du premier opus. Pour le reste, c'est du tout bon !

Ludo

 site : brume retina         mp3l'apprêt et l'après




Brume retina "linéaire des libres" (recap Records / unbeliever Records) CD

Quelle disque ! Brume Retina est un groupe encore récent, formé en 2006 sur les cendres brûlantes de Gameness. les Parisiens nous offrent ici un premier album franchement excellent. Pour tout dire, j'avais beaucoup entendu parler de ce groupe mais je ne sais pas pourquoi, j'ai mis du temps à me procurer ce disque. Aujourd'hui je ne le regrette pas, linéaires des libre" est vraiment un des meilleurs disques que j'ai écouté en cette année 2006. En effet, peu de groupes peuvent se targuer de sortir un premier jet aussi abouti. Dans une mouvance que l'on pourra qualifier de screamo, Brume Retina sort indéniablement du lot. Le groupe n'a certes rien inventé. Il se dégage cependant de cette galette une identité forte, une certaine originalité qui permet au groupe de ne pas être noyé dans la masse, bien au contraire.
Le premier contact avec "linéaires des libres" est visuel. Le design est ici très sobre, ce qui n'est pas pour me déplaire. Le livret est dans le même esprit, les teintes sont grisâtres, l'ambiance est posée. Puis vient les premier riffs, les premières émotions, les premières secousses. Soutenu par une production parfaite, les parisiens aiment jouer avec les nuances. Les explosions de rage sont ici contrecarrées par des plans beaucoup plus calmes, toujours très réussis. Brume Retina nous ballade donc entre furie et douceur, à la manière de ce qu'a pu faire Gantz sur son dernier album. Cependant, le groupe ne tombe jamais dans l'excès de déprime, et le tout garde une énergie constante. Les chants appliquent aussi ce concept. Souvent hurlés, ils savent se faire aussi plus posés, sans jamais perdrent en intensité. Et en français s'il vous plait. Il n'est cependant pas évident de comprendre aisément les paroles. Les textes sont pourtant intéressants même si les Parisiens ont l'art d'exprimer des choses simples avec des phrases compliquées, ce qui, avouons-le est assez coutumier des groupes évoluant dans un style proche.
"Linéaires des libres" est un disque à se procurer d'urgence si vous aimez un tant soit peu ce genre de musique. Une telle qualité pour un premier album laisse augurer un avenir radieux pour les parisiens et ça, je n'en doute plus un seul instant.

Ludo

site : brume retina                    mp3 : linéaire des libres




Bullets*in "conceive" (waking records) LP

Il y a un petit moment qu'un skeud ne m'avait pas autant ravi et je dois dire que Bullets*In m'a mis une bonne claque avec ce "Concieve". Ce n'est pourtant pas une nouveauté car sa sortie date déjà d'un peu plus d'un an (2005) mais depuis que je me le suis procuré il tourne en boucle sur ma platine...
La pochette de ce LP où sont représentés des drapeaux américains et des photos de révolte nous annonce tout de suite l'état d'esprit du groupe. En effet, Bullets*In est un groupe avec une certaine conscience politique et il veut nous la faire partager. Pour preuve, allez faire un tour sur leur site (http://www.bullets-in.tk/ ) où ils mettent en ligne les news du site eIraq qui est un blog relatant quotidiennement les effets de la guerre sur la population irakienne ou encore du pouvoir des Américains et des Anglais dans ce pays… L'album tourne donc beaucoup autour de ce sujet (une guerre et tout ce qui en découle) mais pas seulement car les groupes engagés dit "mainstream" en prennent aussi pour leur grade. Jugez-en par vous même avec cette phrase qui conclut parfaitement l'album " You've raped it now - that rebel sound ". Et hop, au moins ça c'est dit !! Eh eh !!!
Musicalement Bullets*In est à ranger à côté de vos groupes d'émo-punk favoris. Ils ne sont pas très éloignés des premiers Hot Water Music par exemple, mais en un peu plus direct tout de même. En effet, ils pratiquent une musique intense, catchy et sincère où la voix rugueuse du chanteur apporte une réelle rage aux morceaux. Les mélodies peuvent paraître simples mais elles sont tellement accrocheuses que chaque titre est un vrai bonheur pour l'oreille. Franchement il n'y a pas grand chose à jeter de ce "Conceive". Je dirais que son seul petit bémol c'est qu'il soit bien trop court. Ses 6 titres exécutés en 15 minutes sont loin de me rassasier.
Alors j'en redemande et vite !!!!

Mathieu

 site : bullets*in          mp3 : bullets again




Buried inside "chronoclast" (relapse) CD

Etes-vous prêt pour un voyage à travers le temps ? Le temps selon buried inside, un combo canadien qui nous gratifie ici d'un concept album où tous les titres commencent par le mot temps (time as idealogy, time as methodologie, time as abjection...), une réflexion qui se retrouve jusque dans le visuel assez léché de "chronoclast".
Prenons donc le temps de découvrir ce disque d'une noirceur et d'une mélancolie rare. Buried inside, c'est le desepoir musicale dans toute sa splendeur, chaque titre est d'une beauté et d'une tristesse sidérante. Tout commence par une introduction très pesante, très atmosphérique comme pour mieux nous préparer au voyage de "chronoclast". Puis vient le premier morceau time as ideologie. Et là, on entre de plein pied dans le vif du sujet, batterie frénétique à la limite de la rupture, voix hurlés chaotiques et mélodies des plus lancinantes. Puis tout s'arrête pour laisser place à time as methodologie, une sorte d'interlude très planante où la basse gronde comme un avertissement. Time as surrogate religion, mon coup de coeur, est une complainte musicale de tous les instants, passant du chaos au désespoir le plus complet, en s'achevant sur des riffs très lourd, métalliques et sombres. La base de ce qui fait cet album est donnée, et le reste du disque reprendra les mêmes recettes jusqu'à la note final avec comme point d'orgue, time as imperialisme, un des morceaux les plus déchirants qu'il m'est été donné d'écouter.
En tout cas ce n'est pas encore avec ce disque que je vais retrouver la joie de vivre, mais putain qu'est ce que c'est beau...

Ludo

 site : buried inside




Captain, we're sinking "it's a trap!" (kind of like records) 7"

Excellente surprise que ces 4 titres de Captain, we're sinking. Le groupe à déjà plusieurs splits et autres disques à son actif depuis sa création en 2007, mais je ne les découvre que maintenant. Pour ma défense, le combo évolue dans une sphère musicale plutôt punk/pop à tendance mélodique qui est loin d'être mon domaine de prédilection. Attention toutefois aux amalgames, car on a le droit ici au coté vraiment classe du mouvement, et non à un énième groupe d'adolescent boutonneux voulant copier ses illustres idoles. L'énergie qui se dégage de ce "it's a trap!" suinte à chaque instant. Les différents morceaux sont juste imparables. Mélodies, chant hargneux et interprétation passionnée forment ici un cocktail ultra fédérateur. Il y a comme un coté addictif à la musique de Captain, we're sinking. Bon, il est vrai que tout ça n'est pas très original dans l'ensemble mais on leur pardonnera cette faiblesse, finalement anecdotique au vu de la qualité de l'ensemble de ces 4 titres.

Ludo

 site : Captain, we're sinking      mp3it's a trap



Cassette "shining like a new dime" (bakery outlet) CD

Superbe découverte que ce groupe originaire des États-Unis. Cassette nous livre ici 7 magnifiques compositions. Très intimiste et d'une simplicité juste parfaite, le groupe nous happe dans son univers fais de chansons toutes plus belles les unes que les autres. Le maître mot est ici efficacité. Pas de fioriture et pas d'arrangement extravaguant. Juste quelques notes de guitares, des cordes, des basses qui se posent ici et là, quelques rythmiques et surtout la sublime voix de la chanteuse, au timbre chaud et enivrant. On parle bien ici de chansons intimistes, un style que je n'ai pas particulièrement l'habitude d'écouter. Je suis pourtant complètement tomber sous le charme de ce groupe. Quand tout est beau comme cela, il n'y a plus qu'à se taire et à écouter...

Ludo

 site : cassette         mp3home




 

Cease upon the capitol "s/t" (impure musik / tears from silence records) CD

Après les excellents disques de Gantz (R.I.P snif) et de B-Abuse, Impure Musik nous balance sa dernière trouvaille, les Américains de Cease upon the capitol. Notons tout de même que le disque sort aussi sur le label Tearsfromsilence records.
J'avoue avoir eu du mal à rentrer dedans au début. Et ceci à tous les niveaux, tant musicalement que visuellement. Si cette impression de départ s'est inversée en ce qui concerne la musique, j'avoue avoir du mal à accrocher avec le visuel de ce digipack. La pochette est certes très soignée mais tout ceci manque de sobriété à mon goût. En tout cas, une chose est sûre, ceci contraste avec la plupart des artworks que l'on peut rencontrer dans ce genre de musique. Et de ce coté là, l'effet est donc plutôt réussi.
Il m'a donc fallu plusieurs écoutes pour me laisser dompter par la musique des Américains. Et je dois dire que je trouve ce disque plutôt bon désormais. Cease upon the capitol pratique un screamo assez énervé où l'intensité est de mise. Si le tout ne sonne pas très original, l'exécution des différents morceaux (qui n'ont d'ailleurs pas de titre) est parfaite. La rage que dégage le groupe à travers ses différents titres est appuyée par une production excellente et un chant hurlé vraiment bon. Le chanteur s'égosille en effet à pleins poumons et le résultat est assez détonnant! Il y a quand même par moment quelques parties plus calmes. Ces dernières sont les bienvenues même si ce ne sont que de brèves instants destinés à faire redescendre la tension qui émane de cette galette.
Un bon disque en tout cas, à découvrir.


Ludo

 site : cease upon the capitol       mp3 : 8   




 

Celeste "nihiliste(s)" (denovali / sons of vesta)

"Le nihilisme (latin : nihil, "rien") est un point de vue philosophique d'après lequel, le monde (et particulièrement l'existence humaine) est dénué de toute signification, tout but, toute vérité compréhensible ou toute valeur".
Voilà qui a le mérite d'être clair. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que cette définition colle plutôt bien à la musique de Celeste. En effet, le groupe Lyonnais bâti sur les cendres de Mihai Edrisch nous livre ici un deuxième disque pour le moins marquant. Depuis quand n'avais-je pas écouté une musique aussi noire, triste et oppressante. Peut-être bien depuis le dernier disque de Mihai Edrisch justement. Car l'écoute de cette galette est une expérience vraiment singulière. Une expérience qui se vit avec le groupe, avec cette impression terrible de désarroi complet. Comme si tout autour de nous n'avait plus aucun sens. Chaque note vous serre la gorge, comme une impression d'étrange malaise, comme si la fin était toute proche. Vous êtes encore là ? Car ne croyez pas que je veuille vous faire peur mais ce disque n'est définitivement pas à mettre entre toute les mains. Le malaise qu'il provoque par son ambiance ultra pessimiste fait que l'on ressort de ces 45 minutes de chaos complètement éreinté. On se surprendrait presque à la fin de ce "Nihiliste(s)" à pousser un ouf de soulagement, comme si tout pouvait à présent redevenir normal.
Alors, ce disque est-il bon ? Oui, diablement. Celeste démontre encore une fois tout son talent après le déjà excellent "Pessimiste(s)" sorti en 2006. Apres tout, peu de disques peuvent se targuer de faire passer autant d'émotions, aussi malsaines soient-elle…

Ludo

 site : celeste   mp3 : nihiliste(s) (album en téléchargement)




 

Celeste "Pessimiste(s)" (purepainsugar / alchimia) CDep

Quelle entrée en matière! Le premier morceau "afin de tromper l'ennui" est à peine commencé, et déjà, c'est un véritable tourbillon sonore qui vous frappe en plein visage. Celeste, un jeune groupe Lyonnais affiche ici clairement ses ambitions et ceci dès les premières secondes de "Pessimiste(s)". Vous allez en prendre plein les oreilles ! Notons tout de même que si le groupe a vu le jour il y a peu, certains de ses membres évoluaient déjà dans divers groupes auparavant, et notamment dans les regrettés Mihai Edrisch. Ceci explique une maîtrise déjà quasi parfaite de son sujet. Car il est vrai que pour un premier disque, cet Ep frappe fort d'entrée et Celeste se positionne déjà comme une valeur sur de la scène screamo.
Revenons sur le titre "afin de tromper l'ennui" qui, comme je l'ai dit plus haut, ouvre les hostilités sans compromis. Les guitares, aiguisées comme des lames de rasoirs, découpent tout sur leur passage. La batterie s'emballe déjà et la tension ne redescendra pas d'un pouce jusqu'à la fin du morceau. La musique des lyonnais se veut incisive, intense et mélancolique. Car comme l'indique le titre de ce disque, on est pas vraiment là pour rigoler. Un sentiment renforcé par un chant hurlé en Français à la douleur palpable. Les textes ne nous incitent pas non plus à une franche rigolade. Ils sont néanmoins assez bien écrit. Les autres morceaux de la galette sont dans un même état d'esprit, très efficaces. Il y a bien quelques passages un peu plus aériens par moment, mais non, la tension qui émane de ce "Pessimiste(s)" ne redescendra jamais si bien que l'on ressort de cette expérience sonore essoufflé, aussi courte soit elle.
La capitale des Gaules vient une nouvelle fois d'accoucher d'un groupe très prometteur, un de plus. Ce disque est tout simplement impressionnant de maîtrise pour un premier jet. La suite n'en devrait être que meilleure, ça promet ! A suivre de très près.


Ludo

 site : celeste       mp3 : afin de tromper l'ennui   




Child Meadow "rad" (desertion records) 7"

Child Meadow est un groupe formé par deux membres de Bökanövsky. On retrouve ici un duo guitare/batterie et le moins que l'on puisse dire c'est que ça le fait carrément. Ce premier 7" 4 titres, réalisé en 2010, allie à merveille une énergie communicative et des mélodies imparables. C'est super bien écrit et putain ça fait du bien par où ça passe ! Il est néanmoins assez difficile de calibrer la musique des Toulonnais. Disons qu'ils jouent une sorte d'émo-punk classieux. Les chants sont en français et plutôt hurlés mais ils n'en font jamais des tonnes. Et s'il n'est pas toujours évident de comprendre les paroles, celles-ci se retrouvent à l'intérieur de ce beau 7" sérigraphié. La production est quant à elle quelque peu granuleuse servant à merveille les compositions du groupe. Bref, vous m'aurez compris, ces 4 titres sont tout simplement imparables. Un LP avec 12 nouveaux morceaux est d'ores et déjà prévu (une version cdr sortie pour leur tournée avec Big Kids est déjà disponible en quantité très limitée). Je vous invite donc fortement à aller faire un tour sur le site du groupe pour écouter tout ça !

Ludo

 site : child meadow      mp3c'est évident



 

Children of fall "bonjour tristesse" (day after) CD

Tiens, le titre du nouvel album de children of fall est en français, étonnant pour ces scandinaves, et il y a aussi deux morceaux dont les titres sont en français, la première plage éponyme au disque et "carte blanche". Bon, on ne va pas en faire tout un fromage puisque ce sont seulement des titres et les paroles de chaque chansons sont bel et bien en anglais. D'ailleurs, si vous souhaitez jeter un oeil plus attentif sur les textes et que vous maîtriser un tant soit peu la langue de shakespear, reportez-vous au magnifique livret qui accompagne le disque et admirez l'artwork général qui est très soigné.
Après en avoir pris plein les mirettes, je glisse enfin la galette dans la platine et voilà que débute le premier morceau "bonjour tristesse". Et quel démarrage, j'adore ce morceau que j'ai écouté en boucle pendant longtemps. Un screamo qui rock et qui claque, bourré d'émotion sans pour autant tomber dans la déprime la plus complète. Tant mieux car on peut dire que j'ai eu ma dose ces derniers temps ! Si je devais faire un petit comparatif avec leur précédente production, je dirai qu'ils ont gagné en finesse et en profondeur ce qu'ils ont perdu en violence. Car oui, les fans de "ignition for poor hearts" risquent d'être un peu déstabilisés, non pas que children of fall ai pris un virage radical, mais ils ont considérablement adoucis leur musique pour nous proposer des morceaux beaucoup plus subtils et travaillés. La voix, quant à elle, est vraiment un des meilleurs atout de ce groupe, ce chanteur à un grain particulier qui donne corps à chaque morceaux. Il sait même la nuancer parfaitement pour nous proposer des atmosphères vraiment différentes comme sur "a critique of life as we know it" qui se révèle être une excellente surprise.
Des mélodies savoureuses, un chant vraiment très bon et une énergie débordante font de ce disque une vrai bonne surprise. Et pour les avoir déjà vus sur scène, children of fall est un groupe qui à définitivement la classe !

Ludo

 site : children of fall       mp3 : Last Call   




 

Comadre "burn your bones" (Bloodtown Records) CD

Apres avoir été très agréablement surpris par leur 4 titres "Songs about the man", j'étais curieux de mettre une oreille sur ce "burn your bones" qui n'est autre que le dernier album en date de Comadre. Les 11 titres qui composent ce disque sont dans la ligné de ce que j'avais pu écouter précédemment. Pour situer la musique de ces Américains il faut explorer tous les recoins que le punk-hardcore nous proposent car Comadre n'est pas du genre à rester cloisonner dans un seul et même style. Tantôt screamo énergique, tantôt punk-hardcore direct et incisif et même quelque fois mélodique, leur musique pourrait facilement se casser la gueule et n'être qu'un mélange fastidieux de tous ces styles. Et pourtant, je trouve que l'ensemble n'est pas dépourvu de cohérence car chacun des 11 titres a comme mission commune d'être le plus rageur possible. Cependant certains titres sortent du lot plus que d'autres comme le furieux "Breakfast of Champions" ou encore le "Hit My Up On My Celly-Cell" qui a un petit coté "camaraderie", vous savez ce petit coté "on est tous Amis, on frappe dans nos mains et on reprend le refrain tous en cœur". D'ailleurs c'est une chose que les Comadre aiment bien incorporer de temps à autres dans leurs chansons ce qui rends celles-ci encore plus vivantes et humaines. Pour ce qui est de la voix, elle est dans la même veine que le sentiment général qui ressort de cet album à savoir enragée. Le chanteur utilise une voix hurlée qui ne tombe jamais dans la pleurnicherie et qui lui permet de balancer des textes plutôt personnels.
Avec ce nouvel album, Comadre vient confirmer tout le bien que je pensais d'eux. Ce "burn your bones" est un album où l'on ressent encore une certaine urgence et honnêtement ça fait du bien de se prendre ça dans la tête !

Mathieu

 site : comadre       mp3 : breakfast of champions   




 

Crossing the rubicon "s/t" (guerilla asso) CD

Putain, il faut vraiment que je me secoue un peu et que je commence à m'activer. Je suis actuellement dans une logique du moins j'en fous et mieux je me porte. Enfin bref, tout ça pour dire que j'avais prévu de chroniquer ce disque depuis belle lurette. Je l'ai reçu il y a maintenant un bon petit moment et on peut dire que j'y ai mis le temps. Je m'en excuse par avance au groupe.
Crossing the rubicon est un quatuor originaire de Paris. Ce disque éponyme est leur 1er album. Et pour une première, tout ceci est relativement impressionnant. Car les titres du combo respirent la passion et la sincérité. Pour faire court et simple, chaque morceaux suintent à grosse goutte le rock&roll. Il y a tout au long de ce disque une réelle énergie communicative, l'envie de tout balayer sur son passage. Crossing the rubicon va droit au but et ne s'embarrasse jamais de superflu. L'interprétation est juste parfaite et la production excellente, respectant à merveille l'univers du groupe. Le tout étant finalement très dense, on se retrouve avec un pavé intense et cohérent de bout en bout. Malgré cela, cette homogénéité a aussi son revers, celle d'un disque lourd à digérer sur la longueur et qui pourra peu être en lasser quelques uns. Mais il serait vraiment dommage de s'arrêter sur cette dernière remarque, tant ce 1er essai des parisiens est assez bluffant. A suivre…


Ludo

 site : crossing the rubicon       mp3 : brutal duke   




            D          

 

Daïtro "y" (purepainsugar) LP

Voici donc le nouveau Daïtro. Les lyonnais auront mis le temps pour donner une suite à l'excellent "laisser vivre les squelettes". Après tout ils n'ont pas non plus chômé, puisque plusieurs splits ont vu le jour entre temps. Néanmoins, cette galette s'est faite attendre puisqu'elle a été enregistré durant l'été 2008. Plus d'un an après, nous voici donc avec l'objet entre les mains.
Comme souvent avec le groupe, le visuel est sobre mais classe. Le contenu du livret, bien que classique, est lui aussi très réussi. Il y a quelque chose de vraiment surprenant dans ce nouveau disque de Daïtro. Les chants sont plus variés, la deuxième voix se pose plus souvent, comme une évidence. Celle-ci empreinte d'ailleurs des teintes beaucoup plus claires, véritablement chantées. En support du chant principal, variant lui aussi entre voix hurlées et spoken word, le résultat est pour le moins … rafraîchissant ! Du changement dans la continuité pour ce nouvel effort du groupe. Un essai pour le moins réussi même si celui-ci ne plaira clairement pas à tout le monde. Il en résulte néanmoins des morceaux vraiment marquants qui restent en mémoire jusqu'à l'entêtement. Car pour le reste, le combo n'a pas vraiment changé de formule et après tout tant mieux. On retrouve donc ici toujours ces entrelacements de guitares savoureux et un duo basse batterie juste parfait. Les titres m'ont paru aussi pour la plupart plus posés, moins dans l'urgence que leurs précédentes productions. Et si ce n'est peut-être un ou deux morceaux légèrement en retrait à mon goût, Daïtro a su une nouvelle fois tirer le meilleur parti de son talent pour nous offrir des compositions efficaces et inspirées. Il y a comme quelque chose d'insouciant qui se dégage de ce "y", quelque chose qui n'existait pas dans les précédents disques du groupe. Pour ma part je ne saurai que vous conseiller l'écoute de ces nouveaux titres qui apportent vraiment quelque chose à la discographie du groupe.

Ludo

 site : daïtro             mp3y




Daïtro "laisser vivre les squelettes" (RedCarsGoFaster) CD

Je ne vais pas y aller par quatre chemins, le dernier disque de Daïtro est incroyable ! Et franchement je ne sais pas par quoi commencer pour vous le décrire. Il est difficile de poser des mots sur une œuvre aussi aboutie, surtout après l'avoir écoutée des centaines de fois. De ce fait, et je le reconnais, mon jugement pourrait perdre quelque peu de son objectivité. Après tout je m'en fous, je serai le plus sincère possible pour vous parler de ce qui est pour moi LE disque de l'année 2005.
Déjà en 2003, Daïtro frappait un grand coup avec "Des cendres, je me consumme", disque très réussi qui laissait déjà présager le meilleur pour ce groupe lyonnais. Un changement de line-up a vu l'arrivée au chant d'un ex-membre de Gantz peu avant l'enregistrement du split avec Raein (excusez du peu !). Les titres y sont encore plus aboutis et Daïtro affirme un peu plus sa marque de fabrique. Et enfin "Laisser vivre les squelettes", une sorte d'aboutissement pour le groupe, une récompense aussi pour ces activistes qui ne récoltent que ce qu'ils méritent. Ces gaillards savent se sortir les doigts du cul et ont ainsi commencé à se faire un vrai nom et une solide réputation. Leur actualité parle pour eux, des splits avec Sed non satiata et Ampère sont prévus, ainsi qu'une tournée au Japon et en Angleterre, rien que ça !
Bon, revenons à nos moutons, la première chose qui frappe une fois l'objet en main c'est le soin apporté au visuel. Présenté sous la forme d'un digipack, on ne peut être qu'admiratif devant tant de beauté, et rien que pour ça, honte à tous ceux qui voudraient le copier ou le télécharger ! Huit titres pour 45 minutes d'intenses émotions : Daïtro, c'est la crème du screamo. Des mélodies totalement imparables, le plus souvent mélancoliques, où le groupe jongle entre des arpèges larmoyants et des riffs massifs, le tout servi par une production excellente. Mais là où les Lyonnais font mouche, c'est dans la construction des morceaux. Aucun d'entre eux ne souffre d'un air de déjà entendu et chaque composition gagne ainsi en profondeur et en originalité. Ces gars là sont vraiment très inspirés et apportent un réel vent de fraîcheur à un style qui en a bien besoin. Les chants sont évidemment hurlés, renforçant ainsi le coté tourmenté et émotionnel du disque. Exception faite de "trois murs pour la salle de torture" où le chanteur récite un texte d'un poète palestinien, Mouin Bsissou. Soutenu par une musique déchirante, ce morceau est magnifique.
Voilà, je n'ai pas grand chose de plus à rajouter et si certains d'entre vous hésitent encore et bien … tant pis pour vous !

Ludo

 site : daïtro             mp3laisser vivre les squelettes




Demande à la poussière "s/t" (autoprod) CDep

J'ai mis du temps à savoir si j'allais chroniquer ce disque ou pas. Finalement je me jette à l'eau mais bizarrement j'ai encore du mal à poser des mots sur la musique du groupe. En tout cas il m'aura fallu bon nombre d'écoutes pour me laisser apprivoiser par les différents titres de ce disque. Et maintenant je peux le dire, je me trouve en face d'un bon disque. A défaut d'être complètement indispensable, il ravira les amateurs de musique écorchée et émotive. Le potentiel du groupe est indéniable, mais il est ici quelque peu gâché par un certain manque de personnalité. En effet, les différentes influences du groupe sont souvent trop marquées et la musique de Demande à la poussière s'en trouve ainsi limitée, comme enfermée dans un style déjà complètement saturé. A leur décharge, précisons que cette démo a été enregistrée après seulement 6 mois d'existence. Après tout, avec un laps de temps aussi court, le groupe ne s'en tire finalement pas si mal. La production tient la route et les différents titres sont bien interprétés. Et même si le groupe se noie quelque peu dans la masse, les morceaux se révèlent incisifs et efficaces. Gageons que les futurs projets de Demande à la poussière se révèleront plus aboutis, plus affirmés. Car ce premier essai est plutôt encourageant pour un si jeune groupe. A surveiller donc…

Ludo

 site : demande à la poussière          mp3 : télécharger l'album




Dip leg "the sympathy without love" (satire) CD

Je commence sérieusement à me demander s'il fait bon vivre au pays du soleil levant, la vie y serait donc si triste ? Et ce n'est pas dip leg qui me fera dire le contraire tellement "the sympathy wihout love" est mélancolique. L'émotion y est palpable d'un bout à l'autre des huit titres que forment ce disque. Si quelques plans sont un peu discutables (lost courage), l'ensemble de la galette transpire la sincérité et le groupe nous crache son désarroi en plein visage. Les mélodies sont superbement construites, les guitares s'entremêlent avec bonheur et tristesse. On sent le travail énorme de composition qui a été fait pour en arriver là, magnifique. Le chant est hurlé, vociféré ou ce que vous voudrez car il faut bien avouer qu'il est difficile d'accès au premier abord. Très aigu, à la manière de nitro mega player (en plus supportable quand même) il nécessite un temps d'adaptation. J'avoue ne plus y faire attention désormais, je lui trouve même un charme certain. Le chanteur s'égosille et nous sert ses tripes sur un plateau, on sent la rage qui l'habite, on pourrait même entendre ses pleurs. L'émotion qui s'en dégage s'en trouve alors magnifiée. Une deuxième voix plus chantée (à la manière de ce que l'on peut entendre sur certains morceaux d'envy) fait redescendre quelque peu la tension énorme qui émane de "the sympathy wihout love".
Un bon disque en tout cas, à conseiller aux amateurs de musiques tristes et mélancoliques.

Ludo

 site : dip leg




Dont look back "brighter" (noise digger) CD

Je vais être franc avec vous, il y a à peine un mois Dont look back m'était totalement inconnu. C'est au cours d'un surf sur la toile que je me suis fais attraper par leur titre "farewell to the bright side" et j'avoue que ce titre m'a très vite charmé. Je me suis donc procuré sans attendre leur dernier album "brighter".
La première bonne surprise de ce disque est le digipack soigné qui nous met tout de suite dans l'ambiance de ce groupe. Il y a comme une certaine mélancolie qui ressort de cette pochette avec ce regard plongé dans le vide d'une jeune fille au visage angélique. Et il est vrai que ce sentiment se renforce avec l'écoute de l'album. Il nous dévoile 10 titres, majoritairement instrumentaux, aux accents rock, pop, post rock ou même folk. Apparemment les Valentinois aiment brouiller les pistes et c'est bien là que se situe la deuxième bonne surprise. Ce "brighter" est la source d'une très grande richesse musicale. Chaque titre prend le temps de s'installer et de déverser son lot de mélodies implacables. Des titres comme "dark mobson" ou "remove all trace" ont un certain pouvoir hypnotique rendu par quelques bidouillages électroniques qui viennent çà et là se mélanger aux envolées mélodiques des guitares. Nous voyageons de parties aérées plus ou moins planantes en parties plus noisy, plus métalliques. Et Dont look back ne s'arrête pas là car leur musique peut se faire charmeuse comme sur les morceaux "farewell to the bright side" et "kids got shadows in their eyes" où ils incorporent du chant qui donne ainsi une autre facette de leur talent.
Bien que plusieurs écoutes soient nécessaires pour apprécier comme il se doit cet album et que quelques passages sont peut-être discutables, fort est de constater que l'ensemble est exécuté avec brio. Au final, Dont look back arrive à nous transporter dans une ambiance assez sombre, assez noire mais possédant une véritable beauté intérieure…

Mathieu

 site : dont look back         mp3farewell to the bright side




Do you compute "turnstile" (rejuvenation) CDR

Formé il y a un peu plus d'un an, Do You Compute pourrait faire office de nouveau venu dans notre très chère scène indépendante, mais l'expérience affichée par chacun de ses membres les place comme un groupe aux connaissances bien acérées du milieu DIY. En effet, on retrouve au sein de cette formation Parisienne, des membres de Revok, Use of Procedure, Belle Epoque (RIP), Seanews (RIP) ou encore Customers (RIP). Du beau monde en somme !!
Les présentations étant faites concentrons nous maintenant sur leur première production qui répond au doux nom de "Turnstile". Cette première sortie en CD-R bénéfice d'une très belle pochette dessinée par Tanxxx. C'est à la fois classe et sobre ! "Turnstile" renferme cinq titres qui ont été enregistrés par le groupe lui même. Je dois reconnaître que le son qui en ressort colle parfaitement à la musique du groupe. Ce n'est peut être pas un mur de son qui nous arrive aux oreilles mais c'est un son tout en finesse qui laisse la part belle à chaque instrument. Je dirais que la musique de Do You Compute est à la contrée du punk, de la noise, et de l'emo-rock. Il n'est donc pas facile de les ranger dans une case et c'est aussi bien comme ça car ce premier jet est plutôt pas mal réussi. Chaque morceau joue sur l'alternance entre passages mélodiques et passages un peu plus noisy ce qui leur permet de ne pas tomber dans la linéarité. De plus, les 3 voix jouent parfaitement leur rôle, elles se superposent, se répondent et ça fonctionnent vraiment bien. Elles apportent une réelle richesse à la musique de Do You Compute. Il y a bien quelques plans discutables comme ce 1er titre "the farewell speech" qui gagnerait en efficacité s'il était plus court mais l'ensemble reste tout de même de qualité. Ecoutez donc "Dyc" pour vous convaincre car ce titre est pour moi une vrai petite pépite. Un morceau catchy à souhait à la mélodie entêtante et au refrain accrocheur. Vraiment bon !!
Vous l'aurez compris, avec ce "Turnstile" les Parisiens ont un bel avenir devant eux. Encore quelques petits réglages à faire pour que je sois complètement conquis mais l'affaire est à suivre de très près !!

Mathieu

site : do you compute        mp3 : dyc




Draft "harmonic distorion" (Emergence Records /Les Disques du Hangar 221 / OrchidScent / Dv’s Records) CD

Je me souviens du 1er album de Draft. Sorti il y a maintenant un petit bout de temps, celui-ci était plutôt bon, à défaut d'être fracassant. Le groupe nous revient donc avec un nouveau disque tout frais. Et franchement, le combo réussi avec brio à transformer l'essai du premier opus. Les titres se sont épaissis et prennent ainsi plus d'ampleur. Disons que l'ensemble a largement gagné en crédibilité je trouve. Là où il ne faisait que s'inspirer des maîtres du genre, ils ont maintenant complètement digéré leurs influences. Il en ressort évidemment des compositions plus personnelles mais aussi moins plaintives que par le passé. Attention toutefois, ce n'est pas sur les titres de Draft que vous danserez la lambada cet été (super la référence). Si on excepte un disque peut être un poil long et une production un peu passe partout, les nouvelles chansons du groupe sont vraiment percutantes. A l'image de "a voice from the heart" qui est vraiment très réussi.

Ludo

 site : draft         mp3a voice from the heart




Draft "slow motion suicide" (autoprod) CD

Draft est un groupe originaire du Havre. Formé en 1999, le groupe nous livre ici son premier vrai album. "Slow motion suicide" est une des bonnes surprises de cette rentrée. Sans révolutionner le genre, le groupe s'en tire plutôt bien et nous propose un habile mélange de screamo et de post-hardcore sur fond de mélancolie. Pour vous faire une idée plus précise, la musique de Draft est assez proche des derniers efforts d'un groupe comme Tang par exemple. Trop proche peut être, et si je ne devais formuler qu'une seule critique, se serait sûrement ce petit manque de personnalité. Mais après tout, qui peut se targuer aujourd'hui de nous proposer des titres qui sortent vraiment de la norme ? Et puis le groupe nous livre ici un disque de qualité et, indéniablement, le potentiel est là. Draft maîtrise parfaitement son sujet. Tantôt énergique, quelques fois plus lancinant, le groupe nous balade au grès de ses émotions. Soutenu par des voix déchirantes et une production parfaite, l'effet est vraiment réussi. Je reste donc séduit par ce premier album des Havrais qui, à mon avis, leur présage un avenir radieux. Laissez vous tenter c'est vraiment du tout bon !

Ludo

 site et mp3 : draft




Duet "the round dance of the shadows" (Space patrol) CD

Duet est un duo (ça ne s'invente pas) basse-chant et batterie originaire de Tours. Le disque que j'ai entre les mains à été enregistré durant l'été 2004. Il date un peu mais un deuxième album est d'ores et déjà prévu pour le courant de cette année. En tout cas il serait dommage de passer à côté car la musique de Duet vaut vraiment la peine que l'on s'y attarde un moment. Passons outre la pochette qui n'est pas particulièrement belle pour nous intéresser directement à son contenu. Le groupe pratique un post rock reposant et vraiment apaisant. Les morceaux pourraient paraître assez minimalistes au premier abord mais les compositions sonnent tout simplement juste et tapent dans le mille à chaque fois. Evidemment, ne vous attendez pas à une foule d'arrangements et d'effets en tout genre. Ici on œuvre dans la simplicité et on fait avec ce qu'on a, une basse et une batterie ! Il en ressort une véritable identité et un univers propre au groupe. Un univers assez sombre et mélancolique d'ailleurs, appuyé par un chant posé à la tonalité grave mais toujours juste. Leur label parle de "comptine minimaliste" pour évoquer la musique de Duet et j'avoue que j'aime beaucoup cette comparaison, elle s'avère au final on ne peut plus représentative de "the round dance of the shadows".
Pour finir, j'ai trouvé ce disque vraiment très bon alors que je n'écoute que rarement ce genre de musique. J'avais sûrement besoin d'un peu de détente et Duet a su apaiser mon esprit. Alors si votre ami(e) vous prend la tête, si votre patron se fout de vous ou si vous avez envie de taper sur votre voisin, glissez d'abord la galette de Duet dans votre platine et oubliez le reste !

Ludo

 site : duet         mp3the round dance of the shadows




Dupek "dupek" (autoprod) CD

Dupek est un groupe originaire de Saône et Loire. Autant dire que c'est tout proche de chez moi et pourtant, il s'agit d'un de mes premiers contacts avec le groupe. Je les ai déjà vu en concert mais c'était il y a maintenant quelques temps. Et de ce fait, j'avoue ne plus trop m'en souvenir.
Après un premier maxi 4 titres sorti au début de l'année 2006, le trio nous gratifie de sa toute dernière production enregistrée cet été, et sobrement intitulée "dupek". Sous une pochette magnifique, faite main, se cache un véritable brûlot prêt à incendier votre salon ! Et pourtant il n'a pas été facile pour moi de m'imprégner de l'univers musical de Dupek. On navigue ici en plein noise rock, un style que je n'ai pas trop l'habitude d'écouter. Il m'aura donc fallu un bref moment d'adaptation avant d'être totalement séduit. Mais l'écoute répétée des 7 titres de ce disque auront finalement eu raison de moi. Le trio nous sert un rock incisif, nerveux et dégueulasse à souhait. Vous m'aurez compris, ce terme n'a rien de péjoratif, et si vous jetez une oreille sur leur musique vous en comprendrez tous son sens. Ca sonne et respire le rock à plein nez. Les différents titres ont tous un coté hypnotique à l'atmosphère le plus souvent pesante. Les mélodies tournent en boucle jusqu'à captiver complètement son auditeur. Et quand celui-ci se croit bien installé dans l'univers de Dupek, une explosion de rage vient lui rappeler de rester sur ses gardes, sait-on jamais ! Il m'est bien évidemment difficile de comparer la musique de Dupek à d'autres groupes du même genre, mes références étant quasiment nulles dans ce domaine qu'est la noise. Après tout, on s'en fiche royalement et l'essentiel est qu'au final j'ai pris beaucoup de plaisir à découvrir ce disque. Une vrai bonne surprise !

Ludo

 site : dupek         mp3mission




            E          

 




Einna "les angoisses d'Arcadie" (communication is not words / swarm of nails) CD

Ce disque d'Einna, groupe originaire de Toulouse formé en 2006, fait vraiment plaisir à écouter. On ne peut pas dire que l'on reçoit une tonne de disques, mais parmi les quelques exemplaires qui arrivent jusque dans ma boite aux lettres, seul très peu de groupes arrivent à retenir mon attention. Il est vrai que je suis quelque peu difficile et j'avoue que parfois je manque carrément d'ouverture. Mais merde quoi ! Triste Temps a une certaine cohérence dans son ensemble. Et si nous avons décidé dès le départ de ne chroniquer que des disques que nous aimons, c'est uniquement pour une question de subjectivité. Un disque que nous n'aimons pas n'est pas forcément mauvais, c'est juste qu'il ne correspond pas aux critères musicaux qui nous font triper, point barre. Nous ne possédons pas la science infuse en matière de musique, ni nous ni personne d'ailleurs. Mais revenons à Einna car je me suis un peu écarté de mon sujet. Je sais pas ce qui m'arrive depuis quelques mois déjà, je suis un peu sur les nerfs et j'ai besoin que ça sorte !
Les gars, à quelques exceptions près, officiaient dans un groupe nommé Stanley Millgram avant de créer Einna. J'avoue que je ne connais pas ce groupe mais ceci explique sûrement en grande partie la maîtrise du combo ainsi qu'une certaine maturité qui émane des 5 titres de ce disque. Et pourtant, après avoir lu la bio du groupe c'était pas gagné en ce qui me concerne ! Hum… un groupe se définissant dans un genre post-core (plutôt post-hardcore pour ma part) n'a pas vraiment de chance en tombant sur moi. Le genre ayant tendance à sérieusement me lasser. Mais là pour le coup je m'incline. Le groupe dégage une réelle puissance grâce à une production bien grasse et des voix qui se déchirent littéralement dans vos enceintes. La maîtrise est totale ! Einna évite aussi habilement les riffs déjà 1000 fois entendus dans ce genre en faisant preuve d'une certaine originalité. Attention le groupe n'a rien inventé non plus. Mais là où certains se prennent les pieds dans le plat (cette expression est d'ailleurs bizarre et ne me semble pas vouloir dire grand chose) ils arrivent à tirer aisément leur épingle du jeu (putain mais celle-là non plus ne veut rien dire !). Enfin vous m'aurez compris, ce premier jet des Toulousains et hautement recommandable. Peut être un groupe qui va me réconcilier avec le genre…

Ludo

site : einna          mp3 : Il ne reste que les épines  







Ekkaia "démasiado tarde para pédir perdon" (alerta antifascista / cruda realidad / stonehenge / tofu guerilla) LP

Il y a peu de temps encore, je ne connaissais pas du tout ce groupe espagnol, c'est un ami qui me l'a fait découvrir et aujourd'hui je ne peux que le remercier de m'avoir ouvert les yeux sur cette tuerie. Et comme souvent dans ces cas là, je me demande encore comment j'ai pu passer à coter pendant tout ce temps tant ce disque m'a remué les tripes. Enfermé dans ma bulle de musiques dépressives et tristes à mourir, je ne pouvais que passer à travers, rien à dire on ne m'y reprendra pas !
Bon maintenant que j'en ai fini avec mon auto critique, voyons plus en détail ce que vaut "démasiado tarde para pédir perdon". Ekkaia évolue dans un registre crust punk hardcore qui vous balance une grosse claque à chaque écoute. Pourtant, ce groupe n'a rien inventé, mais c'est diablement efficace et parfaitement maîtrisé. Comme en témoigne la première plage du disque, avec sa mélodie pourtant ultra simple, mais qui vous remue dans tous les sens et réveille en vous vos instincts les plus primaires ! Cependant, ekkaia sait parfois se faire plus calme, et délaisse ces rythmes effrénés pour nous proposer des morceaux beaucoup plus lent, plus lourd mais sans jamais perdre cette pêche communicative. Le chant quand à lui, semble tout droit sorti des entrailles de l'enfer. On pourra juste lui reprocher d'être un peu trop en retrait par rapport aux autres instruments.
Au final voila un disque vraiment réussi. Et la prochaine fois, promis, j'essaierai de me réveiller un peu plus tôt…

Ludo

site : ekkaia          mp3 : convirtamos las palabras en fuego  




 

Envy "abyssal" (rock action) CD

Même si je dois avouer être quelque peu à la bourre de plusieurs semaines, l'activité du groupe, qu'il n'est plus nécessaire de présenter, a été plutôt dense ces derniers temps. Envy a donc sorti dans un laps de temps assez court, un nouveau 4 titres "Abyssal" que je vais vous présenter ici, mais aussi un Dvd intitulé "Transfovista".
Quoi de neuf donc sur ce nouvel effort des Japonais ? Tout simplement rien ! Comprenez par là que les fanboys (dont je fais parti) seront ravis, et que ceux qui avaient décroché progressivement après la période des "all the footprints…" et compagnie passeront leur chemin. Après tout, je peux aisément comprendre la lassitude de certains à l'écoute des nouveaux titres du groupe. Mais voilà, si il s'avère que Envy n'a pas changé d'un iota sa formule depuis "Insomniac doze", le résultat se veut néanmoins d'une très grande qualité. L'inspiration du combo pour nous pondre des morceaux toujours aussi poignants est plus que jamais d'actualité. On navigue ici en terrain connu et si vous avez aimé le précédent disque des Japonais, vous adorerez "Abyssal". Car celui-ci est d'une grande maîtrise. On est bien loin des errances artistiques d'un "A dead sinking story" par exemple.
Le disque est donc composé de 4 nouvelles compositions dont une instrumentale. Et bien sur, tous les ingrédients auxquels nous avait habitué Envy sont présents ici. Des arpèges larmoyants soutenus par un chant très intimiste aux passages plus lourds agrémentés de cette voix qui se déchire littéralement dans vos enceintes, tout y est. Forcément, ce disque est pour moi excellent. Maintenant, ai-je assez d'objectivité pour parler de ce groupe, honnêtement je n'en sais rien ! Et puis de tout façon, je m'en fiche royalement !

Ludo

site : envy




 

Envy "insomniac doze" (sonzai records) CD

Voici très certainement le disque que j'attendais le plus ces derniers temps. Après un dernier opus "A dead sinking story" en demi-teinte, je fondais mes espoirs les plus fous dans la dernière production des Japonais. Il faut dire qu'Envy est un groupe spécial à mes yeux. Leur incroyable disque "All the footprints you've ever left and the fear expecting ahead" est en effet passé par là. Je ne vais pas revenir là-dessus mais cet album est un des plus grands moments de musique qui m'ait été donné de connaître. Tout ceci appartient désormais au passé pour moi comme pour le groupe. Vous m'aurez compris, tous ceux qui attendaient un "All the footprints..." bis ou qui ont été déçus par la direction que prenait "A dead sinking story", passez tout simplement votre chemin…
"Insomniac doze" se pose en digne héritier du précédent disque du combo, la maîtrise en plus. Car là où "A dead sinking story" vacillait par moment, comme le cul posé entre deux chaises, les nouvelles compositions du groupe s'affirment dans une même direction. Celle d'une musique plus posée, plus réfléchie. Sept titres pour une heure d'émotion. Envy prend son temps pour installer ses nouveaux morceaux. Les arpèges en son clair sont plus nombreux qu'avant, renforçant le coté "post rock" vers lequel tend désormais la musique des Japonais. Ces parties sont enivrantes de beauté et d'une tristesse à nul autre pareil. Mais Envy a tout de même conservé ses élans screamo où la voix hurlée du chanteur y est plus que jamais déchirante et empreinte d'une douleur palpable. Les parties chantées et parlées sont elles aussi beaucoup plus nombreuses, toujours bien senties. Elles subliment l'ensemble et y ajoutent un peu de diversité.
"Insomniac doze" n'est évidemment pas le meilleur disque du groupe, mais il n'en est pas non plus le plus mauvais, loin de là. On sent même le groupe plus sûr de lui, plus serein dans sa démarche artistique.
Ah oui, j'oubliais, ce disque est absolument magnifique…

Ludo

site : envy




 

Envy "compiled fragments 1997-2003" (sonzai records) CD

Un nouveau disque d'envy est toujours un évènement et c'est avec une grande excitation que je découvre l'objet entre mes petites mains fébriles. Oui mais voilà, il ne s'agit pas de nouveauté ici mais bien d'une compilation regroupant tous les splits du groupe depuis 1997 jusqu'à 2003, deux lives et un morceaux inédit quand même. Les japonais seraient ils en manque d'inspiration pour nous faire le coup du recyclage de morceaux ? Ou est-ce une façon de contenir l'attente des fans jusqu'au prochain opus ? Chacun y verra sa version des faits, dans tous les cas ne boudons pas notre plaisir de redécouvrir le bon et le très bon de la discographie d'envy.
Le bon tout d'abord avec la période de 1997 à 2000. Ce ne sont pas mes morceaux préférés du groupe mais ceux-ci valent la peine que l'on s'y attarde un moment. Si certains d'entre vous ne connaissent envy qu'avec ces dernières productions, il se peut que ces titres vous étonnent quelque peu. Si on retrouve quand même quelques plans qui sont la base de ce qu'est envy aujourd'hui, le reste n'en est que plus brutal et primaire. Le tempo est rapide, la voix bestiale et les guitares tranchantes, bref tout à fond ! Evidemment, les morceaux les plus récents sont très proche des derniers efforts du groupe, tout y est plus fin, plus subtil mais surtout plus posé. Le split avec iscariote nous permet d'apprécier deux morceaux très inspirés et notamment "chacun de tes pas" titre entièrement en français. Et enfin arrive le très bon grâce au split avec yaphet kotto et this machine kills. "A far-off reason" est fantastique, et "an adventure of silence and purpose" est un titre tout simplement envoûtant, peut être le plus beau de tous, le genre qui vous hérisse le poil et vous tire les larmes des yeux. Les deux lives, "awaken eyes" du fantastique cinq titres "the eyes of single eared prophet" et "go mad and mark" du dernier disque "a dead sinking story" nous permettent surtout de redécouvrir ces morceaux arrangés différemment, leur donnant ainsi une dimension supplémentaire. Et pour finir donc, le petit nouveau "connected voice" enregistré en 2002 et qui n'était jamais apparu sur aucun des disques du groupe. Ce titre est tout à fait dans l'esprit de "a dead sinking story", mélodies déchirantes et émotions garanties. Alors bien sûr, si vous possédez déjà tous ces disques à la maison, vous allez peut-être hésitez à acheter "compiled fragments 1997-2003", mais les vrais fans se le procuront les yeux fermés. Du reste l'objet est magnifique et son design très épuré devrait finir de décider les plus récalcitrants.

Ludo

site : envy




Envy "all the footprints you've ever left and the fear expecting ahead " (H.G Fact / Molaire Industries) LP

Il y a des disques qui vous marquent à tout jamais, ceux dont on dit qu'il y a un avant et un après. Il y a des disques qui bouleversent tous vos repères, des disques qui vont au-delà de la musique même. Vous l'aurez compris "all the footprints you've ever left and the fear expecting ahead" en fait parti. Il est d'ailleurs très difficile pour moi de chroniquer un tel disque, vais-je réussir à garder un minimum d'objectivité ?
Je n'ose même pas poser des mots dessus de peur que ceux-ci ne parviennent à retranscrire ce que je ressens lorsque j'écoute ce disque. Un à un les titres m'entraînent dans un mutisme qui ne prend fin qu'une fois la dernière note terminée. Envy c'est la puissance de la mélodie associée à un chant hurlé parfaitement maîtrisé. Chaque titre vous arrache le cœur, chaque note vous enivre de sa beauté.
Amateur de musique intense, il serait un crime pour vous de ne pas posséder un tel bijoux dans votre collection. Quant à moi, je remets le disque dans la platine, et ça recommence, je n'entends plus rien, je ne vois plus rien, le temps s'est arrêté brusquement...

Ludo

 site : envy




Epileptic "a piece of eternity..." (theatre / rejuvenation / picore) CD

Cinq ans !! Cinq ans que j'attendais le successeur du superbe "the first day of our second life". Cet album de Epileptic restera pour moi une référence dans le petit monde de l'indie-rock. Un album abouti de A à Z où les tubes s'enchaînent les uns après les autres.
Alors est-ce que l'attente en valait la peine ? De toute manière il ne peut en être autrement avec un disque de ce groupe. Et pourtant les premières écoutes de "a piece of eternity…" m'ont donné un sentiment plutôt mitigé. J'avais l'impression que le très bon côtoyait le un peu plus anecdotique. Je ne retrouvais pas sur la totalité de l'album les saveurs qui m'avaient tant plu par le passé. Il m'aura donc fallu quelques écoutes supplémentaires pour me laisser dompter par les nouveaux titres des Poitevins. Et finalement la sincérité et la générosité qui ressort de ces 9 titres ont fini par m'avoir. Leur musique s'est clairement affinée avec le temps. Elle est peut être moins alambiquée qu'à leur début mais il réside toujours cette atmosphère particulièrement mélancolique qui fait que le groupe est reconnaissable entre milles. Ils ont ce talent rare de travailler les mélodies comme si peu de groupes savent le faire. Le chant a lui aussi évolué vers quelque chose de plus rocailleux. Certains diront qu'il est un peu trop poussé par moment mais au contraire je trouve qu'il apporte une certaine tension à toute cette finesse musicale. Pour moi, seul les quelques plans country-folk ne me touchent guère dans ce "a piece of eternity... ". Mais honnêtement avec des morceaux comme "livin' rough" ou encore "on our side" je leur pardonne tout. Et au final, je trouve que ce disque est à l'image du groupe c'est-à-dire humble et créatif. En plus de 13 ans d'existence Epileptic s'est forgé une identité propre et si jamais vous êtes passé à coté de leurs productions depuis tout ce temps, je ne peux que vous conseillez de changer rapidement le tire!

Mathieu

 site : epileptic     mp3 : all the religions




Every second week "demo" (autoprod) CDr

Et un de plus ! Un groupe de plus qui vient s'ajouter à la liste déjà bien fournie des groupes punks et assimilés de la scène Caennaise (Amanda Woodward, Sugartown Cabaret, Ravi, Aussitôt Mort pour ne citer qu'eux). Et force est de constater que Every Second Week ne ternit en rien ce joli tableau.
Officiant dans un style punk-hardcore, ils nous livrent une démo 4 titres qui tape là où ça fait mal. Déjà la pochette est une mise en bouche des plus appréciables. Elle bénéficie d'un artwork simple et épuré qui s'accorde parfaitement avec la musique. Pour cette dernière la recette des Caennais est simple : des riffs aiguisés aux couteaux, une rythmique à 200 Bpm qui s'alterne avec des breaks plus lents, une voix rageuse et quelques plans mélodiques. C'est vraiment un des styles de musique qui en ce moment me procure beaucoup de plaisir à écouter. Pas de prise de tête, ça va droit au but tout en gardant une certaine finesse et intelligence dans l'élaboration des morceaux. Et même si musicalement il y a certains plans qui peuvent faire penser à tel ou tel groupes, on ne peut pas nier que ces 4 titres sont d'une intensité et d'une efficacité à toute épreuve. Il y a une énergie communicatrice qui ressort de cette démo. Une simple écoute le matin et vous avez la patate pour toute la journée. Essayez et vous verrez vous ne serez pas déçu. En plus le son est tout à fait convenable pour une démo. J'ai franchement connu bien pire... En tout cas, aucun des 4 titres n'est à jeter et même si je trouve "The Ship" un peu au dessus du lot, le reste est tout aussi bon
Avec cette démo, Every Second Week est un groupe qui peut voir son avenir sous de beaux jours. En tout cas c'est tout le mal que je leur souhaites. Maintenant j'ai bien hâte d'écouter la suite de leurs aventures ! Vite, vite !!

Mathieu

 site : every second week





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Fall of efrafa "owsla" (Behind the scenes, Alerta antifascista, Fight for your mind, Symphony of destruction, deskontento) LP

Si il y a bien un groupe dont j'entends parler ici et là depuis plusieurs semaines, c'est Fall Of Efrafa. Les quelques échos plus que positifs sur ce groupe ont rapidement égayé ma curiosité. Le combo Anglais nous propose ici un crust mélodique, épique et puissant. Dans la veine de groupe comme Ekkaia ou encore Remains of the day, le groupe nous gratifie d'une galette des plus aléchantes. Et pourtant, ne vous attendez pas à êtres surpris par la musique de Fall Of Efrafa qui ne se risque pas à sortir des sentiers battus. On retrouve ici tous les ingrédients nécessaires à ce genre de musique et forcément, malgré ce manque d'originalité, les amateurs de cette scène se trouveront en terrain conquis. Il en résulte des morceaux poignants et incisifs, où le groupe jongle entre mélodies acérées et rythmiques plus lourdes, presque glauques. Une noirceur appuyée par un chant déchiré, grave et proche de la rupture. L'utilisation de cordes, qui décidément s'accorde parfaitement avec ce style, permet au groupe d'instaurer de brefs instants de répit, même si ceux-ci sont annonciateurs de la furie qui suivra. Le calme avant la tempête !
Notons que "Owsla" est un album assez long malgré ses 6 titres. Les deux derniers morceaux dépassent allègrement les 10 minutes. Mais le tout garde une réelle cohérence et un morceau comme "a soul to bare" s'avère vraiment fédérateur. Son intro est explosive et ce titre est pour moi un des meilleurs de "Owsla".
Fall Of Efrafa est un groupe à ranger au coté de vos disques préférés de From ashes rise, Tragedy ou encore His hero is gone pour ne citer qu'eux. Et si vous appréciez ces groupes, n'hésitez pas une seconde à vous procurez "Owsla".

Ludo

site : fall of efrafa             mp3 : the fall of efrafa




Fall of efrafa "elil" (Behind the scenes, Alerta antifascista, Fight for your mind, Symphony of destruction, Deskontento, Be part, Halo of flies, Sound devastation) LP

Avec la sortie de "Elil", Fall of Efrafa ajoute un nouveau volet à sa trilogie "The Warren of Snares" qui avait débuté avec leur précédent disque "Owsla". Une trilogie basée en grande partie sur les métaphores politiques du livre de Richard Adams "Watership down", plus connu en Français sous le nom "Les garennes de Watership Down". Dans ce livre Richard Adams utilise le terme "Elil" pour designer le prédateur. Pour Fall of Efrafa ce prédateur est caractérisé par les institutions religieuses qui formatent et contrôlent les pensées de leurs congénères par des croyances non fondées. La Religion est donc le thème central de ce nouveau disque des Anglais. Pour appuyer leur point de vue et leur rage face aux Religions, des explications de leurs textes sont données dans le livret. Ainsi on peut lire "Christ never existed. God never existed. We are a subspecies of ape, nothing more". Voila qui est clair !
"Elil" est un disque qui contient seulement 3 titres mais n'ayez craintes ils sont suffisamment longs pour permettre à Fall of Efrafa de mettre en avant ses idées. Chaque morceau excède les 20 minutes, c'est pourquoi nous avons droit à une version vinyle en double LP. Une version gatefold des plus réussies où l'on retrouve un titre par face et en bonus une très jolie gravure sur la dernière face. Vraiment un bel objet !! Musicalement Fall of Efrafa ne se contente pas de rester les deux pieds scellés à ce qu'ils avaient l'habitude de nous proposer. Dorénavant ils jouent plus sur les ambiances. Leur crust se fait moins dévastateur et se mélange à des parties beaucoup plus lentes et plus lourdes. Il n'est pas rare de voir aussi quelques plans plus aérés comme le ferait un groupe de post rock. Tout est plus détaillé, plus progressif. Ils vont au fond des choses pour donner une vrai identité à chacun de leur titre. De l'intro tout en crescendo de la première chanson "Beyond the veil" jusqu'à la fin épique du dernier morceau, on navigue dans une atmosphère d'une noirceur sans égale. On se retrouve tour à tour bercé par des mélodies d'une froideur extrême, tenu en haleine par la lourdeur de certains passages et secoué par des moments de rage intense là où la rythmique s'accélère et le chant désabusé se met en avant. Un mélange des genres qui aurait pu être dangereux voir indigeste mais qui finalement est des plus réussis. Cela donne une très grande richesse à l'ensemble. Il est évident que Fall of Efrafa maîtrise son sujet avec une main de maître. "Elil" est un disque sincère qui transpire la passion. J'attends maintenant avec impatience le dernier volet de cette trilogie !

Mathieu

site : fall of efrafa    




Fatabo "cd demo" (rejuvenation) CD

Perplexe… Voilà un peu près le sentiment qui m'a parcouru quand j'ai vu pour la première fois la pochette de la démo de Fatabo. Il faut dire qu'un gros plan sur la truffe d'un cochon, ce n'est pas vraiment le genre d'artwork qui me touche. Au moins elle a le mérite d'attirer l'œil… Je ne vais pas épiloguer 107 ans sur une pochette car ça ne servirait à rien, d'autant plus que je suis certain qu'elle plaira à nombres d'entre vous. Ah le mystère des goûts et des couleurs…
Je suis quand même bien plus emballé par le contenu de cette demo. Le trio Parisien, qui n'a pas encore 1 an d'âge, nous délivre 4 titres prometteurs. Je me retrouve ici projeté quelques années en arrière où les groupes indie-emo-pop étaient légions. Aujourd'hui ces derniers se font rares et avoir un renouveau de ce coté là est toujours appréciable. Fatabo ne révolutionne pas le genre et il est vrai qu'à l'écoute de leur démo je pense immédiatement à Vanilla et Epileptic, mais ça n'enlève en rien à la qualité de ces 4 titres. Tout est fait avec bon goût et on sent qu'ils maîtrisent leur sujet par cœur. Les mélodies, véritable fil conducteur de ce disque, nous imprègnent de leurs humeurs et nous font voyager dans un florilège d'émotion. Chaque morceau nous transporte dans une atmosphère différente. Je pense notamment à "Comment" qui est une véritable petite pépite. Peut-être le titre le plus abouti des 4 car il est moins encré dans les influences du groupe. Fatabo accouche donc d'une première demo rafraîchissante de bout en bout. L'essai est transformé en beauté et devrait marquer le début d'une belle aventure pour le groupe !

Mathieu

site : fatabo              mp3 : comment




Farewell "s/t" (dream comes true / monkey cookie / impure muzik / dingleberry records / orchidscent records / still leben records / desertion records / we told you to play fast / emotionnaly unstable records / gehirn records / saddestsong records / let the tigers out records / pure heart records) LP

Farewell est un groupe assez unique qui évolue dans une sphère bien à part en France. Je leur vois que très peu d'équivalent dans notre cher pays du fromage et du pinard. Des groupes à mi chemin entre Uranus et Ekkaia avouez que ça ne court pas les rues, surtout ces temps-ci. Et il aura fallu attendre 3 ans pour que Farewell sorte enfin une suite à leur premier EP. Il n'est donc pas surprenant de voir que leur son a évolué et a mûri au cours de ces années. Celui-ci est toujours aussi hargneux avec ce coté faussement mélodique mais dans ce nouveau disque je trouve que l'approche est plus directe et brutale. On fait face à 10 morceaux d'une grande intensité où les voix sont rageuses comme jamais. La musique des Alsaciens prend véritablement aux tripes et avec "il a bon dos leur social" il m'est impossible de rester en place tant ce titre est fédérateur. Et c'est un signe qui ne trompe pas, il y a de la qualité dans ce disque. J'aurais bien aimé vous parler des thèmes/paroles abordés ici mais malheureusement j'ai choppé un LP sans livret. Pas de bol mais je peux vous dire que ça chante toujours en français et vu les noms des morceaux, nul doute que ça cause social/politique. Farewell fait donc un retour fracassant qui ne laissera pas insensible les personnes en mal de musique rapide, vénère et profondément accrocheuse. A bon entendeur…

Mathieu

 site : farewell         mp3LP en écoute




Farewell "s/t" (au fond de l'impasse / impure muzik / dream comes true / plus que des mots / glutatak) 7"

Farewell est un groupe qui ne m'est pas totalement inconnu. J'ai en effet le souvenir d'avoir écouté un morceau de leur première démo il y a quelques années. Un titre que j'avais d'ailleurs apprécié malgré une production assez limitée. C'est donc curieux que j'ai découvert ce nouveau disque des Alsaciens.
Si à l'époque, le quatuor semblait parti sur les sentiers d'un screamo lent et mélancolique, il n'en est plus de même aujourd'hui. Si certains n'y verront que peu de changement, je suis tout de même assez surpris du coté pour le moins fracassant des titres de Farewell. Et si je n'aime pas trop coller des étiquettes, souvent trop réductrices aux groupes, je dirais que le combo lorgne désormais vers un style plus proche de l'émo-violence ou quelque chose dans le genre. Tout est fait ici dans l'urgence. La moyenne des 6 titres ne dépasse pas les 2 minutes, et le ton se veut résolument agressif et explosif. Le résultat est tout simplement excellent. Les titres s'enchaînent sans temps mort ni baisse de régime. C'est une série d'uppercut et de crochet que l'on reçoit en plein visage ! Le groupe n'en oublie pas pour autant les mélodies, parfaitement incorporées au milieu d'un déluge de furie. Définitivement, j'aime beaucoup la direction que prend la musique de Farewell. Forcément, certains esprits chagrins trouveront sûrement à redire. Il est vrai que les titres de Farewell ne brillent pas forcément par leur originalité. Mais le groupe s'en tire avec brio, notamment grâce à une interprétation de haute volée. Pour ma part, j'attend la suite avec impatience.

Ludo

site : farewell             mp3 : victimes d'une tradition




Filigram "la volonté en dernier " (autoprod) CD

Les gars de Filigram nous reviennent avec un tout nouveau 3 titres, dans la droite lignée de leur précédent opus, "la victoire de l'homme sur l'homme". Peu de surprises donc au cours de ces 3 nouvelles compositions. Le groupe évolue toujours dans une sphère screamo très sombre. La mélancolie est ici plus que jamais de mise, appuyée par un chant puissant et passionné. Si Filigram ne révolutionnera pas le monde de la musique avec ce nouvel effort, force est de constater l'excellente tenu de ces nouveaux titres. Ces derniers sont interprétés avec une intensité presque palpable pour l'auditeur, et soutenus par une excellente production. Pour ma part, et malgré nombre d'arrangements réussis, je regrette quelque peu le manque de risque pris par le groupe avec ce nouveau disque. Je chipote un peu car l'ensemble est plutôt réussi.

Ludo

site : filigram




Filigram "la victoire de l'homme sur l'homme" (autoprod) CD

Filigram est un groupe originaire de Basse Normandie. La première chose que l'on remarque une fois l'objet en main, c'est l'extrême soin apporté au packaging. C'est tout simplement superbe. Le visuel est lui aussi très réussi. Ca n'a que peu d'importance pour certains, mais pour moi c'est déjà un grand début. Comme ce groupe m'est totalement inconnu, je passe vite fait sur leur page myspace. Je n'y glane au final que très peu d'informations si ce n'est le fait que le combo a subi durant son existence de nombreux changements de line up. Aujourd'hui le groupe est stable et nous livre une galette qui, à défaut d'être surprenante, se révèle d'une grande qualité.
Filigram évolue dans un registre screamo. Les première notes de ce disque le confirment immédiatement. Le chant éraillé se déverse ainsi sur des flots de mélancolie durant les 5 titres que composent ce disque. Mais attention, le groupe esquive avec brio l'écueil propre à ce genre de musique, et évite ainsi de sombrer dans la tristesse la plus profonde. Les titres sont vraiment bien écrits, Filigram arrive sans peine à s'extirper de la masse de groupes qui sévit dans cette mouvance. Et ceci n'est pas un moindre exploit tellement le genre peine à se renouveler. Je n'irai pas jusqu à dire que le tout est vraiment surprenant, car quelques influences sont encore bien présentes ici et là. Néanmoins, ce disque est de qualité. Il serait donc bien dommage de bouder sont plaisir face à une formation qui promet vraiment. Notons enfin la présence de chants en Français et de textes assez bien fichus quoique très classiques pour le genre. Un disque très recommandable pour tout amateur du genre.

Ludo

site : filigram             mp3 : cuilliere




Funeral diner "the underdark" (Alone Records) CD

Et un nouveau disque pour funeral diner, un de plus. Ce groupe est très prolifique et enchaîne les splits, LP, et autres formats depuis sa création en 1998. A l'heure où j'écris ces quelques lignes, un nouveau split avec Evylock est même disponible, en voilà qui ne chôment pas. La quantité au détriment de la qualité me direz-vous ? C'est souvent le cas mais pas ici, pas cette fois. Je vais être honnête avec vous, je ne connais que très peu la discographie des Américains mais je peux vous assurer que "the underdark" est un disque de qualité. L'objet en lui-même est très réussi, bien que je ne sache pas trop ce que représente la pochette. On dirait une secte ou quelque chose dans le genre mais bon passons.
Le disque commence par une introduction assez calme et pesante, puis funeral diner nous assène son screamo d'une manière franche et sans détour. J'aime beaucoup la façon dont sont construits les morceaux, pas de démonstrations techniques mais des riffs assez simples et incroyablement efficaces. Il s'en dégage une réelle authenticité mais aussi une réelle identité et cohésion à travers les titres de ce disque. Des morceaux énergiques et parfois émouvants, comme sur "we become buried" et son riff entêtant en son clair à s'en taper la tête contre les murs, quelques apparitions de nappe de synthé ici et là, un chant hurlé bien maîtrisé et emballer c'est pesé !
Je ne saurais que trop vous conseiller de jeter une oreille attentive sur ce disque et de vous laissez aller à l'univers de funeral diner même si celui-ci peut s'avérer quelque peu austère au premier abord. J'entends par-là que plusieurs écoutes sont nécessaire pour en apprécier pleinement son contenu. Et ça, c'est toujours la marque des vrais bons disques.

Ludo

 site : funeral diner             mp3 :  funeral diner





            G          



Gantz "la chambre des morts" (Krawa Rds, Heart on fire, Radar Swarm, Impure Muzik) CD

Cela faisait un petit moment que je l'attendais celui là. Pour tout vous dire, le titre en extrait sur la toile "les prémices du Béton" m'avait bien mis l'eau à la bouche, à tel point de le faire tourner en boucle dans mes écouteurs. Et puis je gardais un excellent souvenir de leur huit titres sorti en 2002. Un disque d'une noirceur et d'une mélancolie rare où le désespoir transpirait à pleine goûte. Le groupe Bisontins n'est pas resté inactif depuis tout ce temps et a enchaîné les différents splits jusqu'à la sortie de ce nouvel opus "la chambre des morts". Forcément avec un tel titre, Gantz annonce la couleur d'entré de jeu, on est pas là pour rigoler ! Même le visuel de ce nouveau disque est assez sombre mais il n'en est pas moins superbe. Le digipack est vraiment soigné et le livret à l'intérieur assez bien foutu. Vous y retrouverez tous les textes du groupe, avec en face de chacun d'eux une petite note explicative sur la nature des paroles, ce qui s'avère au final très intéressant. Passons à la musique maintenant...
Gantz
a vraiment évolué pendant toute ces années et ses compositions ne sonnent plus du tout de la même façon. Le groupe pratique toujours un screamo des plus mélancolique, les voix sont toujours hurlées comme pour nous éclabousser de leur désespoir. Oui mais voilà, les titres sont beaucoup plus travaillés, plus subtils et mis en valeur par une production parfaite. Les Bisontins jouent comme jamais sur les ambiances pour donner une réelle identité à chaque morceaux. Certains passages surprennent par moment, comme les introductions de "j'aurais préféré moi que toi", "noircir la porte de sa maison" ou "les prémices du Béton". Ces quelques arpèges en son clair sont magnifiques et empreints d'une légèreté telle qu'on en aurait presque l'impression de décoller. Même si je dois avouer ne pas accrocher sur certain passage (très peu en fait), je ne peux que m'incliner devant le travail effectué par le groupe qui nous livre ici une œuvre très aboutie. Encore un disque à écouter par un "triste temps"…

Ludo

 site : gantz             mp3 :  les prémices du Béton




Gunfire in a juke joint "s/t" (humanist records) 12"

Mon dernier contact discographique avec le groupe date d'il y a maintenant quelques mois. On peut affirmer sans sourciller que celui-ci, pour un premier essai, était assez bluffant. Évidemment loin d'être parfait, il laissait néanmoins entrevoir un potentiel intéressant. Aujourd'hui, je retrouve Gunfire in a juke joint avec ce nouvel opus. Trois nouveaux titres qui prouvent ici que le groupe à franchi un grand cap. S'il est difficile dans ce genre de musique de s'affranchir complètement de ses influences, le combo a su se construire un véritable univers, cohérent et pertinent. Et même si la formule est connu, cela fonctionne à merveille. Les longues minutes de volupté, propices à l'évasion les plus lointaines, sont bien sûr contrecarrées par des phases beaucoup plus tendues où l'intensité se fait alors plus présente. Pour les avoir vus récemment sur scène, ces passages sont redoutables d'efficacité. De plus, la production rend plus que jamais hommage à chaque minute du disque. Il subsiste un grain très agréable qui affirme un peu plus l'identité du groupe. Il est bon de savoir que le changement de line up du combo n'a en rien entamé leur enthousiasme. Notons aussi l'ajout d'une clarinette basse au sein des nouveaux titres de Gunfire in a juke joint. Assez surprenante au départ, celle-ci trouve néanmoins sa place assez naturellement.
Voici donc un disque très bon qui tourne régulièrement sur ma platine. Il ne me reste plus qu'à leur souhaiter de se démarquer de la masse dense de groupes qui sévissent déjà dans ce genre prolifique qu'est le post-rock. Après l'écoute de cette galette, c'est très bien parti…

Mathieu

 site : gunfire in a juke joint         mp3kral




Gunfire in a juke joint "s/t" (autoprod) CD

Cette chronique est disons quelque peu spéciale. Pourquoi ? Car il s'agit ici du premier essai de Gunfire in a juke joint, un groupe originaire de ma ville natale. Rien que ça c'est assez exceptionnel pour moi ! Non pas que l'activisme Bressan soit au point mort, mais force est de constater que dans le genre que j'affectionne il n'y a pas grand chose à se mettre sous la dent. Je suis donc assez impatient d'écouter ce premier jet du groupe. J'ai d'ailleurs eu l'occasion il y a peu de temps d'assister à un de leur concert. Et on peut dire que dans l'ensemble ça l'a bien fait. Et wesh mec, 01 represent ! Mille excuses je craque complètement !
Donc qui se cache derrière ce nom énigmatique… Franchement, ce disque est une réelle réussite. Tout est loin d'être parfait mais pour un premier essai, on peut affirmer que le combo a tout compris au style auquel il s'adonne. Un post-rock fin et aérien où les nappes de guitares aux multiples effets s'envolent pour distiller de véritables mélodies propices à l'évasion. Comme je l'ai dit plus haut, Gunfire in a juke joint maîtrise plus que jamais son sujet. Il est évident que si vous affectionnez ce genre de musique, vous vous retrouverez sans souci dans les compositions du groupe. Mais c'est peut être aussi ici que le bât blesse. Car malgré toutes les bonnes intentions des Bressans, les titres sont le plus souvent assez convenus. Ils ne sortent pas vraiment des sentiers battus et le groupe ne prend finalement que très peu de risque. Il en ressort évidemment des influences très marquées, parfois presque palpables. Après tout, peut-on vraiment leur en vouloir ? Les gars ont largement le temps de se créer un univers propre à eux. Car avec un premier effort qui dans son ensemble est de qualité, je me fais aucun souci quant à l'avenir du groupe.

Ludo

 site : gunfire in a juke joint        mp3 :  the jellyfisherman






            H          


Heaven in her arms "Paraselene" (Sonzaï records) CD

Les yeux encore humides et la gorge serré, je mesure à présent l'investissement qu'a dû mettre le groupe dans son nouveau projet pour nous pondre une telle bombe. Heaven in her arms y expose ses émotions les plus profondes et se dévoile au travers de somptueuses pièces. Jamais la musique du combo n'a été aussi puissante et empreinte d'une telle maîtrise. Les émotions que j'ai ressenti sur le titre "Halcyon" ne peuvent ici se traduire par de simples mots. Les poils hérissés, il a fait rejaillir en moi des souvenirs passés et enfuis depuis longtemps. D'ailleurs, ce titre se pose comme le meilleur que le groupe n'ai jamais écrit. Intense et épique, il impose sa puissance émotionnelle de façon incroyable. Heaven in her arms est clairement meilleur à chacune de ses nouvelles sorties. On se demande toujours si le groupe pourra faire mieux tellement le niveau est à chaque fois élevé. La réponse et oui, 1000 fois oui. Le combo est sans aucun doute le plus inspiré et créatif du genre. Pour moi, il n'y a d'ailleurs pas mieux. Inutile d'en rajouter, vous m'aurez compris, le nouveau Heaven in her arms fait parti de ces grands moments de musique à ne rater sous aucun prétexte.

Ludo

 site : heaven in her arms         mp3butterfly in right helicoid




Heaven in her arms "duplex-coated obstruction" (liberation of butterfly ) CD

Voici un disque vraiment sublime. Tant au niveau de son artwork que de son contenu. Je n'avais pas été très tendre avec la dernière production du groupe Japonais "erosion of the black speckel" sorti il y a maintenant quelques mois. Non pas à cause de son manque de qualité, loin de là, mais plutôt pour un recyclage abusif de leurs morceaux issus de leurs précédents disques. Mais là, j'avoue que je suis aux anges. Quatre nouveaux titres pour autant d'inédits. Quatre nouvelles pièces somptueuses à ajouter à la discographie du groupe déjà riche en titres de grande qualité. Ce "duplex-coated obstruction" commence donc sous les meilleurs hospices avec un visuel vraiment réussi et très beau. Beau comme les quatre titres de ce nouvel effort. Le groupe s'évertue à nous servir une recette finalement assez convenue. Les titres prennent toujours beaucoup de temps à s'installer. Heaven in her arms aime les longs arpèges, étalés sur de longues minutes. C'est ainsi que commence les deux premiers morceaux du groupe. Inutile de vous dire que ceux-ci sont superbes, vous hérissant le poil. Et puis le combo incorpore peu à peu dans ses titres une certaine tension. Le tout monte en intensité jusqu'à l'explosion finale des titres qui mêlent rage et finesse à la fois, le tout soutenu par des chants déchirants. Le dernier titre de ce disque observe lui une logique contraire. Le début du morceau est enlevé, intense et très inspiré. Toujours sur fond de mélancolie, ce titre progresse alors vers une fin plus calme où les guitares s'entremêlent avec délice et virtuosité. Et alors que l'on pense que l'expérience sonore de ce "duplex-coated obstruction" va se terminer sur ces notes légères, le groupe nous assène un dernier coup de massue, une dernière vague puissante, qui prend aux tripes. Comme il est souvent de coutume avec ce genre de musique on échappe pas à la traditionnelle plage instrumentale. Cette dernière est à même de faire craquer les plus poilus et les plus forts d'entre vous. Vous êtes prévenu, même si cette dernière pourra aussi, de par son coté caricatural, en énerver quelques uns. Finalement, la recette de Heaven in her arms n'a rien de vraiment originale. Mais à ce niveau de qualité, c'est tout simplement le talent qui différencie ce groupe de toute la masse musicale qui suit ce mouvement. Juste indispensable !

Ludo

site : heaven in her arms          mp3 : rusty trace



Heaven in her arms "erosion of the black speckle" (ape must not kill ape / liberation of butterfly ) LP

Enfin, voici le premier LP de Heaven in her arms. Cela faisait maintenant un petit moment que je l'attendais. Il faut dire qu'après une démo et un split des plus alléchants, j'étais très impatient de découvrir les nouvelles compositions du groupe. Le premier contact avec "Erosion of the black speckle" est déjà séduisant. La pochette est sobre et classieuse, parfaitement dans le ton et l'univers des Japonais. Je n'attendais pas moins d'un groupe qui nous avait déjà habitué avec leur première démo à un véritable objet de collection.
C'est donc fébrile mais plein d'espoir que je m'en vais faire tourner la galette. Et forcément, la chute qui va suivre n'en sera que plus terrible. Oui, la chute, car il faut bien avouer que la première écoute de ce disque m'a laissé quelque peu circonspect. Là où l'excitation de découvrir les nouveaux titres de ce groupe que j'admire réellement était grande, je n'ai en fait que (re)découvert des morceaux que je connaissais déjà (ceux de la démo et celui du split avec Tomato steal). J'avoue que ma déception était sur le coup assez terrible. Précisons tout de même que ces titres ne sont pas des versions repiquées de leurs disques originaux, mais bien des morceaux réenregistrés pour l'occasion. Et là, la pilule commence déjà à bien mieux passer. Car certains de ces titres ont été réorchestré et se voient parer de nouvelles parties pour le moins sublime. Certains arpèges et riffs de guitare vous en arracheraient presque les larmes des yeux. Continuons dans les notes positives en soulignant que l'on retrouve tout de même quelques morceaux inédits sur ce "Erosion of the black speckle". Et là, c'est la grande claque. Le groupe rassure et nous prouve une fois de plus qu'il est décidément parmi ce qui se fait de mieux dans le genre. Evidement, si vous découvrez seulement Heaven in her arms avec ce disque, alors c'est du tout bon. Dans un registre screamo/post rock, nous voici avec la crème des crèmes.
Pour ma part, ce disque m'a posé un vrai cas de conscience. Mais passé la première déception, les quelques nouveautés (bien que peu nombreuses) ont pris le pas et m'ont véritablement envoûtées. Si bien que ce disque tourne en boucle dans ma platine depuis un bout de temps déjà. Allez, un petit carton jaune pour Heaven in her arms en espérant qu'on ne les reprennent plus !


Ludo

site : heaven in her arms          mp3 : a sublingual tablet



Heaven in her arms "s/t" (salvation) CD

La fée du screamo se serait-t-elle penchée sur le berceau nippon ? Il faut croire qu'elle a dû s'y attarder un bon moment en tout cas et c'est au tour d'heaven in her arms de nous faire le coup de l'excellente surprise. Trois titres seulement, deux studio et un live s'étalant sur de longues minutes. Le groupe joue un screamo des plus classiques avec toutes les recettes nécessaire à l'élaboration de cette musique. De superbes mélodies qui tournent en boucle sur de longues minutes jouées sur un rythme très lent, le tout est assez linéaire mais très homogène. Ces japonais savent où ils vont et la sauce prend immédiatement. Ajouté à cela de magnifiques arpèges en son clair en plein milieu des morceaux et un chant hurlé à vous arracher les tripes du ventre. Vraiment si vous aimez ce genre de musique vous ne serez pas déçu. Cependant les différentes influences du groupe me semblent encore un peu trop marquées et vous aurez tôt fait de retrouver par moment l'ambiance de certains monstres du screamo japonais. Si les deux premiers morceaux sont comme je vous les ais décrit, le live est beaucoup plus rentre dedans et n'est pas vraiment en adéquation avec les autres morceaux. D'ailleurs son effet est moins marquant, il part dans trop de direction et reste très largement en dessous des deux premiers titres. Dernière déception, l'artwork du disque est tout ce qu'il y a de plus laid, ce n'est qu'une démo me direz vous mais justement, pour une démo, le son est parfait (à faire pâlir certains groupes qui eux sortent de vrais albums), et le tout aurait mérité un meilleur enrobage. Du moins j'ai entendu dire qu'une nouvelle édition de ce cd allait sortir avec cette fois un vrai design, à suivre donc...
Au final, j'ai vraiment adoré ces morceaux d'heaven in her arms qui, malgré un certain manque d'originalité, sont vraiment percutants. De plus le groupe devrait tourner au japon en 2006 avec nos français de daïtro, préparez vos mouchoirs...

Ludo (novembre 2005)



12/05/2006 : quelques petites news de cette démo suite à sa réédition par salvation

Sachez que cette seconde démo des Japonais a été rééditée dans une superbe édition par le label Salvation. Franchement, vu la qualité de la musique de heaven in her arms, c'est une excellente nouvelle pour tous ceux qui n'auraient pas encore osé franchir le pas. Vous n'avez maintenant plus d'excuse d'autant que vous aurez droit à deux pistes supplémentaires par rapport à l'original. Il s'agit en fait de remix des deux premières plages du disque. Avouons-le tout de suite, ceux-ci sont complètement méconnaissables sous leur nouvel enrobage. Le premier est un morceau entièrement joué au piano où l'on retrouve le chant hurlé du premier titre A secret signal here is. La beauté de ce morceau n'a d'égal que son incroyable tristesse, et là tout est dit. Le remix de Akai Yume est quant à lui beaucoup plus expérimental, peut être pas franchement indispensable, difficile à décrire en tout cas. Se parant enfin d'une enveloppe à la hauteur de son contenu, ce disque n'attend plus que vous pour faire pleurer vos enceintes. Plus d'info sur http://www.myownsalvation.com

Ludo

 site : heaven in her arms          mp3 : akai yume 




Human side "lapse" (KND prod) CD

Human side est un groupe originaire d'Annecy. Ce n'est pas très loin de chez moi et pourtant c'est la première fois que je me penche sur leur musique. Je connaissais déjà le groupe, mais seulement de nom. La réception de leur dernier disque "Lapse" va me permettre d'en savoir un peu plus et de vous faire partager mes impressions.
Tout d'abord, l'objet est vraiment soigné. Et ceci aussi bien dans son enveloppe que dans son contenu. Le digipack est très classe, assez sobre comme je les aime. Le disque renferme lui, une multitude de petites surprises. En effet, en plus des 9 titres que renferme ce " Lapse ", on y retrouve également un contenu interactif avec un clip, des photos, une session studio et même des minis jeux ! Le tout est plutôt réussi dans l'ensemble.
Musicalement, Human side officie dans un style que l'on qualifiera de post-hardcore. Effectivement, difficile de ne pas penser à un groupe comme Tang par exemple. Le ton se veut résolument lourd et empreint d'une certaine mélancolie. Le tout est néanmoins très énergique. Soutenu par une production excellente, c'est un véritable mur de son qui vous heurte en plein visage. Et comme souvent dans ce genre de musique, les chants hurlés balayent tout sur leurs passages, exprimant une rage presque perceptible. Le groupe existe depuis maintenant plus de huit ans et cela se ressent dans l'interprétation des différents titres. Le groupe sait ce qu'il fait et il le fait plutôt bien. Mais comme tout n'est pas toujours tout rose, on notera ici et là quelques plans un peu moins réussis que d'autres et des influences peut être encore un peu trop marquées.
En définitif, "Lapse" est un bon disque et Human side un groupe à découvrir et à n'en point douter un groupe en devenir.

Ludo

 site : human side          mp3 : lapse 




 

Hyacinth "Au vent qui sème la tempête se récoltent les jours de fête" (stonehenge records) LP

Hyacinth c'est d'abord un formidable groupe de scène. Je les ai vu qu'une fois en concert mais croyez moi cela valait le déplacement. Un très bon souvenir en tout cas. Le groupe revient donc squatter nos platines et pourrir la vie de nos voisins préférés, et ceci pour mon plus grand plaisir ! "Au vent qui sème la tempête se récoltent les jours de fêtes" (j'aime beaucoup cette phrase d'ailleurs) fait suite au déjà très bon "homo ludens" sorti en 2005.
La première chose qui frappe une fois l'objet en main, c'est l'incroyable soin apporté à l'ensemble de la galette. La pochette est vraiment réussie avec un visuel très sobre mais néanmoins superbe. Le vinyle en lui-même est aussi un très bel objet. Enfin, vous retrouverez à l'intérieur les textes du groupe et le fanzine "le parterre de hyacinthes" qui accompagne désormais chaque disque du groupe.
Musicalement, on retrouve Hyacinth au meilleure de sa forme. Plus j'écoute ce disque et plus je le trouve bon. Quelle efficacité ! Le ton est rageur mais surtout ravageur ! Les différents titres explosent tout sur leur passage, tel un ouragan prêt à tout emporter. Même s'il est vrai que le groupe n'a rien inventé, il surpasse bon nombre de production du même genre. Genre qu'il est d'ailleurs difficile de décrire, disons que la musique du groupe oscille entre screamo, punk et émoviolence, le tout sur fond de chaos. Les chants dévastateurs participent eux aussi à la puissance incroyable qui se dégage de cette galette. Et il est vrai que les textes du combo sont particulièrement bien écrits. Prenez le temps de les lire, histoire de vous imprégner encore un peu plus de l'univers de Hyacinth. Le groupe aime aussi débuter ses chansons par des samples de dialogue de vieux films. Le grain particulier de ces voix a vraiment un charme fou et le tout s'incorpore finalement plutôt bien à l'ensemble de ce LP.
Vraiment, je n'ai pas grand chose à reprocher au dernier effort de Hyacinth, ce disque étant tout simplement excellent. Un des meilleurs et des plus beaux disques sorti en 2006 à mon avis. Vous êtes maintenant prévenu !

Ludo

site : hyacinth




 

Hyacinth "homo ludens" (d'ici à la réalité / alchimia) EP

D'entrée Hyacinth séduit par un packaging original qui se présente sous la forme d'une très jolie enveloppe sérigraphiée contenant le 7" et beaucoup de bonnes choses à lire. On y trouve les paroles de chacun des quatre titres qui sont traduites en plusieurs langues mais aussi expliquées par les membres du groupe. D'autres textes et illustrations plus personnels sont écrits dans le fanzine "Le parterre de hyacinthes" qui aborde des sujets sur notre société et sa réalité ou encore sur la scène punk/HxC… On sent tout de suite que ce groupe va au-delà de la musique elle-même et qu'il y a une véritable passion derrière tout ça. Musicalement c'est tout aussi bon, dès le premier morceau on se prend un bon coup de pied au cul et il en sera de même avec les 3 autres titres. J'aime beaucoup l'urgence et la sincérité que l'on ressent au fur et à mesure que les titres s'enchaînent. Pas de doute, Hyacinth va droit au but en nous délivrant une musique rageuse lorgnant faire les sphères du screamo, de l'emoviolence ou que sais-je. Vous savez les étiquettes ce n'est pas trop mon truc mais je peux vous dire que ces 5 gars maîtrisent parfaitement leur sujet. Ils peuvent très bien nous embarquer dans des passages dépassant allégrement les 200 bpm ou bien ralentir le tempo et faire exploser des riffs plus incisifs et tranchants que jamais. Vous l'aurez compris cet "homo ludens" ne fait pas dans la dentelle et ce n'est pas le mélange de voix hurlées ou même gutturales qui me feront dire le contraire.
Je ne serais trop vous conseiller cet Ep dont 1€ est reversé aux inculpés du procès d'Aachen en Allemagne (http://www.escapeintorebellion.info/).

Mathieu

site : hyacinth





            I          


 

Ictus "imperivm" (La muerte de la noche / Alerta antifascista / In my heart empire / Rebel Scene) LP

Voici sans aucun doute le disque que j'écoute le plus en ce moment. Sans faire durer de suspens inutile, disons tout simplement que cet LP de Ictus est une véritable bombe. Pour ceux qui ne connaissent pas, le groupe est originaire d'Espagne et existe depuis 2004 seulement. Après un premier enregistrement sorti en 2005, Ictus nous pond un véritable bijoux nommé "imperivm".
J'avais déjà, à l'époque de leur premier disque, jeté une oreille des plus attentives sur leur musique. Celle-ci m'avait beaucoup plus. Le groupe y pratiquait un crust puissant et mélodique comme le font bon nombre de combos Espagnol d'ailleurs. Malheureusement, quelques plans plus orientés métal m'avaient laissé un goût un peu amère en bouche et je n'étais donc pas pleinement satisfait. Autant le dire de suite, Ictus n'a pas vraiment changé de formule aujourd'hui. On y retrouve toujours un crust énergique agrémenté de plans de guitare souvent très métal. Mais ce qui me gênait hier ne me pose plus aucun problème aujourd'hui. Car le groupe maîtrise désormais plus que jamais son sujet. Soutenu par une production de feu, Ictus envoi tout ce qu'il a dans le bide pour définitivement nous prendre jusqu'aux tripes. Les mélodies sont travaillées et les guitares s'enlacent avec bonheur et inspiration. Et si certains d'entre vous sont légèrement rebutés par les plans guitares sonnant quelque peu métal, sachez que le batterie nous rappelle à chaque instant que c'est un vrai groupe crust auquel nous avons à faire. Cette dernière est puissante et rapide ajoutant une dimension presque épique aux compositions du groupe. Ou devrais je dire à la composition car "imperivum" est en fait composé d'une seule et unique plage de 39 minutes ! Découpées en plusieurs chapitres, toutes les parties s'imbriquent en elles avec un naturel déconcertant. Si bien qu'il est presque indispensable d'écouter le disque d'une seule traite tellement toutes ces compositions sont indissociables les unes des autres. Ictus sait aussi faire preuve de variété pour faire respirer son auditeur. C'est ainsi qu'on retrouve une sorte d'interlude en plein milieu du disque. Cette partie, tout en son clair et en arpège, est absolument sublime. Dans le même ordre d'idée, le disque se conclut par un dernier moment d'émotion intense et magnifique.
Vous m'aurez compris, ce disque est définitivement pour moi le disque de l'année. "Imperivm" revêt une dimension épique, une expériences intense qui se vit avec le groupe. Et puis cela faisait bien longtemps qu'un groupe ne m'avait pas fait danser dans ma chambre de cette façon là. Comment se danse le crust ? Heu… je crois que je vais le garder pour moi ça ! Simplement indispensable…

Ludo

site : ictus      mp3 : imperivm part 3




Impure wilhelmina "l'amour, la mort, l'enfance perdue" (spacepatrol records) CD

Dommage, c'est le premier sentiment qui m'anime après avoir écouté le dernier effort d'Impure Wilhelmina. Non pas que le disque soit mauvais, loin de là car cela partait plutôt bien, des titres comme "january" ou surtout "bleed alone" (le meilleur morceau du disque a mon avis) sont de petites perles. Des mélodies très recherchées, teintées de screamo avec une voix surpuissante directe dans ta face !
Mais voilà, les premières longueurs apparaissent et certains morceaux commencent à partir dans moult directions et, à trop vouloir en faire, Impure Wilhelmina nous perd dans les méandres de sa musique. Mais avaient-ils besoin de nous balancer ces quelques ballades un peu mièvre où la voix si parfaite jusqu'ici côtoie le pire ? Ce n'est qu'un avis personnel mais cela m'ennui et je décroche définitivement. Vous l'aurez compris "l'amour, la mort, l'enfance perdue" c'est le feu et la glace.
Mais vos oreilles curieuses devraient tout de même se laisser tenter ne serait-ce que pour quelques morceaux qui sont de réelles tueries ! A noter que l'artwork général du disque est magnifique avec un livret superbement illustré.

Ludo

 site : impure wilhelmina               mp3 : bleed alone






            K          


 

Kazan "maslow 0" (dream comes true /emotionally unstable / impure muzik / maloka / monkey cookie rec / orchidscent / radical dreamers / we told you to play fast) CD

Kazan est un quintet originaire de Dijon. Le groupe existe maintenant depuis 5 ans déjà avec à son actif une démo, deux splits et ce disque paru récemment. Je passerai outre le visuel que je n'ai pas vraiment apprécié.
Dès le 1er titre "je ne suis plus un homme", Kazan nous happe dans son univers sombre et intense. Les morceaux du groupe sont autant de pièces malsaines, parfois à la limite du respirable. Les riffs sont oppressants, les voix se déchirent sur une mélancolie toujours présente. Kazan a néanmoins eu la bonne idée de faire respirer ses différents titres avec de nombreux passages beaucoup plus aériens. Finement construites, ces parties sont véritablement les bienvenues. Les quelques spoken word présents participent eux aussi à la diversité de ce "Maslow 0". Notons aussi des textes vraiment bien écrits. Au final, cet album des Dijonnais est plutôt réussi, et si l'on excepte un léger manque de personnalité dû à des influences encore bien marquées, il serait dommage pour les amateurs de hardcore intense et mélancolique de se priver de ce disque.


Ludo

site : kazan        mp3 : télécharger l'album ici

 

 

 

Kidcrash "jokes" (purepainsugar / denovali / ape must not kill ape) LP

Je ne les avais pas vu arriver ceux là !! Avant l'achat de ce "Jokes" je ne pouvais pas imaginer une seule seconde que ce LP allait squatter ma platine aussi longtemps. Kidcrash est une réelle surprise qui fait un bien fou à un style proche de l'asphyxie. Je parle évidemment du "screamo" qui commence à sérieusement se mordre la queue. Ceci n'est que mon humble avis mais les bonnes sorties se font de plus en plus rares et c'est devenu une véritable épreuve de force pour un groupe de sortir du lot. C'est donc un vrai bonheur de tomber sur un groupe comme Kidcrash. Ce qui est fou c'est qu'ils existent depuis 7 ans et que j'en avais jamais entendu parlé avant la sortie de ce disque. Mais heureusement, il n'est jamais trop tard pour se rattraper !
En tout cas avec ce "Jokes", Kidcrash nous prouve que ce n'est pas un groupe à prendre à la légère. La pochette gatefold est des plus classieuses et annonce tout de suite la couleur. On a le droit à une très jolie fresque qui orne les deux coté de la pochette. C'est vrai que c'est un peu surprenant comme dessin mais vraiment réussi et l'intérieur de la pochette est du même acabit ! Musicalement c'est dans le même esprit que l'artwork : original et déstructuré. Il y a un peu de Off Minor et de Yage dans la musique de Kidcrash. Seulement ce serait trop facile de les ranger purement et simplement dans la case "groupe screamo". Il y a bien évidemment un chant hurlé mais musicalement c'est plus subtil que ça. Chaque morceau navigue entre tension et légèreté. On ne sait jamais à l'avance quelle direction va prendre le morceau, les mélodies aérées se substituent avec brio aux moments plus saturés et plus tendus. Ils auraient pu foncer droit dans le mur en jouant sur les deux tableaux mais au contraire le dosage est vraiment bien senti. De plus, cela donne une très grande richesse musicale à l'ensemble de l'album. Plusieurs écoutes sont néanmoins nécessaires pour s'imprégner à 100% des 9 titres de cet album. Mais au moins cela permet de l'apprécier dans le temps !
Vous l'aurez compris Kidcrash est une vrai bonne surprise pour moi. Energique, mélodique, passionnant, subtil sont quelques adjectifs qui pourraient qualifier ce "Jokes" et qui devraient vous laisser convaincre d'écouter ces 9 titres. A bon entendeur...

Mathieu

site : kidcrash        mp3 : parrots just don't understand

 

 

 

Killie "want to escape from the underground,..." (oto records) CDep

Cela faisait un petit moment que j'entendais parler de ces Japonais. J'avais néanmoins un mal fou à trouver un de leurs disques et les différentes critiques plus qu'élogieuses entendues par-ci par-là m'ont vite fait comprendre que ce groupe avait l'air énorme. Et franchement, maintenant que j'ai réussi à chopper leur disque, je ne peux que confirmer ces dires, Killie c'est vraiment énorme !
La galette est toutefois assez conceptuelle. En effet, sur les six titres que composent ce "want to escape…" (ce titre est définitivement trop long), trois sont des spoken words. Evidemment, ma connaissance du Japonais étant plus que limitée (même complètement nulle), je ne peux pas vous dire de quoi il en retourne. Gageons, au vu de la musique, qu'ils sont de qualité. Les trois (véritables) titres sont quant à eux vraiment jouissifs. On pourrait qualifier la musique de Killie d'émo-violence pour faire assez simple. Mais ce terme me paraît quelque peu réducteur au vu de la richesse des compositions du groupe. Mélodies torturées, rythmiques énergiques et voix hurlées forment un cocktail pour le moins détonant ! On pense parfois à des groupes comme Saetia ou Hot Cross, mais Killie arrive à s'en démarquer grâce à une démarche artistique assez personnelle. Ce disque est donc à se procurer d'urgence, sans aucun doute un des must have de l'année.

Ludo

 site : killie

 

 

 

Killie "afterall, the opinon of one in a hundred million will not reach anyone" (flower of carnage / salvation) LP

Voilà un disque dont il est difficile de ressortir indemne. L'expérience se veut tellement intense qu'on en ressort comme vidé, éreinté. Killie est un groupe Japonais qui, il y a quelques temps, avait déjà frappé très fort avec un disque d'une qualité rare. Et voici qu'ils remettent ça avec ce LP absolument sublime. Ce disque est une véritable pépite enfermée dans un superbe écrin. Attention toutefois, ce nouvel effort ne se laisse pas apprivoiser si facilement. Et si sa qualité saute au yeux après l'avoir digéré longuement, il faut avouer que pénétrer dans l'univers du groupe n'est pas chose aisée. La faute à un disque complètement barré, ne répondant à aucun code précis. Et c'est bien ça qui fait la force de Killie. Le groupe a su se forger une identité propre, tracer son propre chemin au sein d'une scène le plus souvent formatée où seul quelques groupes émergent. Il m'aura donc fallu du temps, de nombreuses écoutes pour me rendre compte que ce disque est tout simplement indispensable. Il n'y a pourtant que deux titres sur ce LP. D'une moyenne de 10 minutes, ils permettent au groupe d'exposer son talent comme peu de groupes savent le faire. Le premier morceau "Lyrics will not reach the audience" est pour le moins fantastique. Après une intro toute en retenue, le titre explose de toute part. Ce morceau est tellement dense et riche qu'il peut provoquer chez son auditeur comme une sorte d'égarement. En effet, Killie prend un malin plaisir à nous balader au grés de ses compositions. Il n'y a pas vraiment de fil conducteur à la musique du combo. On passe ainsi de passages complètement barrés à d'autres presque touchés par la grâce. Mais le plus étrange, malgré la relative complexité de ses titres, est que le tout reste cohérent et toujours juste. Je suis définitivement sous le charme de ce groupe hors norme. Cette galette risque de trôner pendant encore un bon bout de temps au dessus de ma pile de disque. "Afterall, the opinon of one in a hundred million will not reach anyone" est sans aucun doute un des disques de l'année pour moi, si ce n'est le disque qui m'a le plus marqué avec celui de Ictus. Tout simplement énorme !

Ludo

 site : killie     mp3 : lyrics will not reach the audience (extrait)

 

 

 

Kiruna "penundaan" (bigout Records / dream comes true records / emotionally unstable records !) LP

Après un premier 4 titres qui ne m'avait pas marquée plus que ça, Kiruna sort ici son second disque étrangement prénommé "Penundaan". Paré d'une très belle pochette sérigraphiée, ce one-sided LP n'a plus rien à voir avec son prédécesseur. Fini le temps où on sentait un groupe encore fragile, pas certain de l'orientation musicale dans laquelle il s'embarquait. Les Lyonnais ont mûris et avec ce "Penundaan" ils accouchent d'un 5 titres abouti et homogène de bout en bout. Leur musique nous emmène dans les coffins du post-hardcore et de la noise. L'atmosphère y est pesante voir limite oppressante. On se retrouve tantôt face à l'énergie de parties compactes et tranchantes, tantôt face à des moments plus calmes et aérés. Ce dosage est parfaitement maîtrisé et n'altère en rien l'unité qui se dégage de ce disque. Il y a une véritable richesse de composition chez Kiruna. Chaque instrument se complète pour donner une impression de puissance. J'avoue que le gros son de basse qui vient vrombir à mes oreilles y est sûrement pour quelque chose. Rajoutez à ça une voix qui a trouvé le bon équilibre entre le hurlement et le chant et vous avez un disque qui fait parti des très bonne surprises de ces derniers mois. Encore un groupe francais qui a de beaux jours devant lui. A écouter d'urgence !! !

Mathieu

site : kiruna        mp3 : Kwa Zulu Natal

 

 



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La fiancée de l'atome "s/t" (autoprod) CD

La fiancée de l'atome est un groupe que je connais depuis un bon bout de temps déjà. Et ceci bien avant de recevoir ce 4 titres autoproduit. Normal me direz-vous, le groupe est originaire de par chez moi et je les ai souvent croisé du coté de la Tannerie, la salle de Bourg en Bresse. J'aime beaucoup leur nom, il sonne vraiment bien et colle parfaitement à l'univers du trio. Il nous offre ici 4 titres plutôt inspirés. Les morceaux se révèlent denses, compacts et vraiment bien fichus. Un post-rock très noisy dans son approche et véritablement péchu. Très peu de chant dans ce 4 titres et ce n'est pas pour me déplaire car je ne suis pas forcément fan des quelques voix parsemées ici là. Mais c'est vraiment le seul bémol que je pourrai faire au groupe car j'avoue que tout l'aspect instrumental dans son approche m'a vraiment séduit. La fiancée de l'atome fait preuve d'une réelle créativité qui fait plaisir à entendre. Forcément le groupe se démarque ainsi à sa façon pour n'être finalement que le clone de lui même et non un énième ersatz entendu déjà 1000 fois. En ce qui me concerne, si tous les morceaux sont intéressants, j'avoue avoir une grosse préférence pour "jeu de jambe". Sublime composition du trio où puissance et inspiration se marient à merveille. Un disque hautement recommandable pour tout amateur du genre…

Ludo

site : la fiancée de l'atome




La quiete "s/t" (purepainsugar) 7" W/video CD

Le voici enfin! Cela faisait un petit moment déjà que je n'avais plus goûté à la musique des Italiens. Depuis leur excellent "La fine non è la fine" pour être précis. Et quand on connaît la qualité de ce disque, on est en droit de ressentir une certaine excitation à l'idée de découvrir les nouvelles compositions du groupe.
Sachez que ce nouveau disque ne contient que trois titres. C'est vraiment peu, surtout que ceux-ci sont assez expéditifs. Néanmoins, l'objet posséde un artwork des plus réussi et la surprise de ce 7" c'est qu'il contient un cd avec trois pistes vidéo. Celles-ci ont été réalisées par trois artistes Italiens, Blu, Kabu et Ericailcane. Franchement, c'est un vrai plus. Dans des univers assez différents, ces clips sont en tout point excellents. Ils se posent parfaitement sur la musique des Italiens. Une autre approche de La Quiete, tout simplement.
Et musicalement alors? Ne vous attendez surtout pas à une révolution de la part du groupe. Mais qui s'en plaindra vraiment! La Quiete joue clairement sur ses acquis et nous propose ce qu'ils savent faire de mieux, du ... La Quiete ! Certains appellent ça de l'émo violence, oui pourquoi pas... Mais ce groupe possède cette patte, une identité artistique si forte qui fait qu'il ne sonne comme aucun autre groupe. Leur musique est reconnaissable aux premiers riffs de guitare ou aux premières envolées de batterie. Evidemment, ces trois titres sont très bon, et, je me répète, dans la lignée de leur précédents efforts. Forcément, si vous aviez aimé, vous ne serez pas déçus. Pour ma part, je trouve que la musique de La Quiete est fédératrice et met de bonne humeur. Elle distille autour d'elle une énergie communicative. Ca fait du bien, tchao la déprime! Comme je l'ai dit précédemment, le seul vrai défaut du disque est qu'il passe à une vitesse supersonique! A peine le temps de souffler que c'est déjà fini! Mais bon, quand la qualité est au rendez vous…

Ludo

site : la quiete             mp3 : giugno   




Leatherface "the stormy petrel" (no idea / big ugly fish recordings) LP

Joie ! Le nouveau Leatherface est enfin sorti. Six ans d'attente pour enfin voir le successeur au quelque peu décevant "Dog disco". Espérons que cette fois-ci les Anglais auront su retrouver de leur splendeur. Bon passons sur la pochette qui est loin de retenir mon attention et allons directement voir ce que renferme "The stormy petrel". La production a vraiment été soigné, pas grand chose à redire là-dessus. Le double LP sonne parfaitement bien (trop bien ?). Et put**n cette voix de Frankie Stubbs est vraiment incroyable. Pour moi c'est pas loin d'être ce qui se fait de mieux dans le punk-rock. Elle est peut-être moins rageuse qu'il y a 20 ans mais ce timbre éraflé par l'alcool et les clopes est absolument génial. J'en ai presque des frissons. En plus ce gars excelle dans l'écriture. Ses textes sont toujours aussi poétiques et métaphoriques que par le passé. Il aime jouer avec les mots pour que chaque morceaux deviennent de véritables hymnes. Musicalement Leatherface s'est quelque peu assagi sans pour autant prendre un virage à 360°. Leur punk-rock mélodique suit une évolution logique et prouve que les gaziers n'ont pas encore fait entièrement le tour de la question. Et comme on pouvait s'y attendre ce nouveau disque recèle de titres jubilatoires ("Never say goodbye", "Diego Garcia", "My world's end"). Des perles mélodiques qui sonnent comme des futurs classiques du genre. Par contre quid de "Broken" et "Hope" ? Faudra m'expliquer l'intérêt de ces 2 hits "hard-rock" fm… Mais mis à part ce petit écart de conduite, "The stormy petrel" est dans l'ensemble une très bonne surprise. Après plus de 20 ans d'existence ça fait plaisir de voir que Leatherface n'a pas encore dit son dernier mot.

Mathieu

 site : leatherface         mp3never say goodbye




Legoria "demo" (no way 4 major) cd et cd-rom

Après plusieurs recherches sur la toile, je crois comprendre que Legoria semble être le projet d'une seule et unique personne. Originaire de Montpellier, ce multi instrumentiste nous propose ici sa première démo. D'une plastique irréprochable, la pochette (DIY) est vraiment sublime ou devrais-je dire les pochettes car Legoria nous offre aussi un cd-rom où toutes ses compositions sont accompagnées de vidéos. Ce ne sont que de simples collages photos et si l'effet n'est pas particulièrement bluffant, l'effort lui, est plutôt louable. Musicalement, les compositions de Legoria lorgnent aisément vers un post rock mélancolique et minimaliste. Attention, ce terme n'est pas du tout péjoratif. Malgré cet aspect quelque peu simpliste, l'ajout d'une multitude d'instrument, judicieusement placé ici et là, donne par moment une autre couleur à la musique de Legoria. Néanmoins, on nage ici en pleine musique d'ambiance, ce qui ne plaira certainement pas à tout le monde. Pour ceux qui prendront le temps de s'imprégner de l'univers de Legoria, c'est du tout bon même si, pour ma part, je ne suis pas totalement conquis. Reste que le travail accompli, et de plus par une seule personne, force naturellement le respect. Ce projet respire la passion, et rien que pour ça, il mérite votre attention. Après vous ferez votre choix !

Ludo

site : legoria             mp3 : chapitreIII-2eme partie  




Lemuria "get better" (asian man records) LP

Après des apparitions sur divers splits et compiles et avec déjà quelques démos à leur actif, il était temps que Lemuria nous livre enfin leur premier album. Acheté à sa sortie, c'est à dire il y a quelques mois déjà, je dois reconnaître que ce premier effort des Américains sur long format a mis du temps à me convaincre. Les premières écoutes m'ont laissé perplexe. Je trouvais ces 12 titres assez répétitifs et passé 4 ou 5 chansons je m'ennuyais. Du coup ce "Get better" a pris la poussière un bon moment sur mon étagère avant que je daigne rejeter une oreille attentive dessus. Et je ne sais pas si c'est le soleil printanier ou autre chose mais depuis que je l'écoute de nouveau je le perçois différemment. Il aura fallu un petit peu de temps mais je suis enfin arrivé à rentrer dans cet album. Les chansons que je trouvais fade au début se révèlent délicate et catchy aujourd'hui.
Inspiré par des groupes comme Jawbreaker, Lemuria nous assène une musique indie-pop/punk légère aux mélodies sans prétentions. Pas besoin d'aller chercher midi à quatorze heure pour faire passer des émotions. La simplicité est souvent bien plus efficace que n'importe quelle approche technique de la musique. Et Lemuria l'utilise à merveille. Ils arrivent aussi bien à créer des atmosphères posées et mélancoliques que d'autres plus enlevées et rafraîchissantes. Portée par des textes personnels évoquant surtout les relations humaines, la musique du trio devient très vite entêtante. Et même si je regrette un peu le mélange des voix qui était plus présent sur leurs précédentes productions, il est clair que la voix de Sheena Ozzella apporte un certain charme à l'ensemble. Le trio nous gratifie aussi de quelques arrangements bien sentis comme cette nappe de clavier sur "Lipstick" et la non moins originale fin de "Mechanical" où la mélodie est reprise en sifflant. Une fin qui conclue parfaitement cet album de Lemuria. Un disque simple et sans artifice qui regorge de générosité. Je sens qu'il pourrait vite devenir la bande son idéale pour cet été. A écouter et à posséder !

Mathieu

site : lemuria             mp3 : pants  




Le parti "excitement as such" (facto records) CD

Un an et demi après leur 1er maxi, les Stéphanois du Parti sortent leur premier album. On y retrouve 12 titres dont 2 qui étaient déjà présents sur leur premier maxi. Les retardataires pourront ainsi se faire une petite session rattrapage et découvrir, entre autres, l'entêtant morceau qu'est "Suffering".
En tout cas, ce "Excitement as such" tient toutes ses promesses. Bien que l'artwork ne soit pas de ceux qui me touchent le plus, je trouve qu'il ne dénote pas avec la musique du Parti. Le trio Stéphanois nous dévoile ici un disque qui est dans la continuité de leur maxi. Leur post-punk ne s'est pas égaré en route et se présente sous son plus bel apparat. La production est soignée et les morceaux ont gagné en maturité. La basse est toujours aussi omniprésente et prenante, la guitare se fait légère et mélodique et les refrains ne nous lâchent pas. Les morceaux sont plus variés aussi et "Mr Boring" prouve que Le parti sait jouer avec les émotions. Ce morceau, plus posé que ses confrères, a une saveur particulière. Il en ressort quelque chose de froid et de beau en même temps. Un vrai coup de cœur !
Avec cet album Le parti confirme donc tous les espoirs entrevus dans leur 1er maxi. D'autant plus qu'avec la grisaille actuelle et le froid qui commence à sévir, ce "excitement as such" devient la bande son parfaite de cet automne. A ne pas louper !

Mathieu

site : le parti             mp3 : numbers  




Le parti "s/t" (faux disques) CD

Le Parti est un groupe Stéphanois qui sort ici son premier disque. J'ai eu la chance de découvrir ce groupe il y a quelques mois lorsqu'ils avaient partagé la scène avec Off Minor à Lyon. Je garde d'ailleurs un très bon souvenir de leur prestation de ce soir là. Un concert agréable même si un peu long pour ma part car j'avoue que ma culture en terme de post-punk est proche du néant et que j'ai tendance à décrocher dépassé un certain laps de temps. Mais il n'en sera rien avec ce premier enregistrement du groupe qui n'excède pas les 20 minutes. Vous l'aurez compris Le Parti nous livre ici 8 titres qui vont à l'essentiel.
L'album s'ouvre sur "Death sentence" et son intro froide et sombre qui aurait pu laisser penser que l'ambiance du disque allait suivre ce chemin. Pourtant je trouve que l'on quitte assez vite cette atmosphère pour quelque chose de plus percutant. Il y a une certaine énergie punk qui ressort de ce disque. Des titres comme "Sufferings" et "Confort" sont totalement prenants. J'adore le jeu de basse, il roucoule et nous transporte au fil des morceaux. Le reste des instruments est tout bon aussi et comme le veut la tradition le chant est en Anglais. Au niveau de la production, il n'y a pas grand chose à dire, elle colle parfaitement au style du groupe. Elle est brute et sans surenchère.
En somme un premier album réussi et qui confirme la bonne impréssion que le trio m'avait laissé lors de leur concert Lyonnais. D'ailleurs le trio est devenu un quatuor depuis la sortie de ce disque puisqu'un claviériste est venu garnir les rangs. Une bonne nouvelle, non ?

Mathieu

site : le parti             mp3 : sufferings  




Lexomyl "s/t" (autoprod) 7"

J'ai toujours eu un petit faible pour les pochettes de disque qui bénéficient comme artwork d'un dessin réalisé exclusivement pour l'occasion. Avouez que ça a quand même plus de gueule qu'une image photoshopée trouvée au hasard du net. Et pour le coup Lexomyl a fait les choses d'une bien belle manière car cette pochette dessinée par Alex Ratcharge est une réussite. Elle est parfaitement dans l'esprit punk de ce disque. Car oui Lexomyl fait du punk-rock et les 4 titres présents sur ce 7" sont là pour le prouver. Leur son est un mélange détonnant d'énergie, de mélodies et de refrains entêtants, le tout situé à la croisé d'un punk-rock mélodique et d'un punk-rock traditionnel français. Ce mélange fonctionne à merveille et des titres comme "une vie pour rien" et "samedi suicide" ont tout pour devenir des tubes en puissance. Écoutez-les et vous avez la certitude qu'ils vous resteront en tête. Les deux autres titres de ce disque sont peut être un peu moins accrocheurs mais ne sont pas pour autant moins bons. Il y a une vrai cohérence musicale dans ce disque de Lexomyl. Les paroles sont elles aussi très typées "punk". Ce sont des tranches de vie, des moments du quotidien qui, vous l'aurez compris, ne transpirent pas le bonheur mais qui ont le mérite d'être sincère et de sonner juste. On sent le vécu derrière tout ça…
Au final les Lyonnais de Lexomyl nous pondent ici un 7" particulièrement réussi. Les quatre morceaux passent bien trop vite mais la qualité est au rendez-vous et c'est bien le plus important. Vite la suite !!

Mathieu

site : lexomyl             mp3 : une vie pour rien   




L'homme puma "on remplace les yeux cassés" (communication is not words / things get worse) CD

J'avoue avoir mis du temps à rentrer dans ce nouveau disque du groupe. Loin d'être mauvaise, la formule post-rock ambiant déjà présente sur les précédents opus de L'homme puma commencerait donc à m'ennuyer. Manque de nouveauté, pas vraiment de renouvellement, cela sentait le pâté moisi dès le départ. Ceci est d'autant plus étonnant que j'avais beaucoup aimé leur précédents efforts. Il me fallait donc insister, me laisser happer par ce disque. Aujourd'hui, c'est chose faite. Après moult écoutes, je peux affirmer avec plus de recul que ce nouvel effort du combo est bon. Et ce même si L'homme puma n'incorpore plus aucun chant dans ses compositions. Laissant la part belle aux différents instruments, les titres sont fins et racés. Quelques surprises parcours même ce "On remplace les yeux cassés". C'est d'autant plus bénéfique que la formule du groupe, comme je le disais plus haut se renouvelle finalement assez peu. Le tout est donc sauvé par une écriture intelligente et talentueuse. Finalement n'est-ce pas le plus important ?

Ludo

site : l'homme puma             mp3 : Catherine Deneuve   




L'homme puma "s/t" (communication is not words) CD

L'Homme Puma ne s'arrête plus. Après avoir sorti un split en compagnie de Sugartown Cabaret il y a à peine 3 mois, les voilà de retour avec leur premier EP 10 titres. Apparemment ils ne veulent pas perdre de temps et n'ont pas envie de se reposer sur leurs lauriers. Mais pour être honnête j'avais une petit interrogation avant d'écouter cette nouvelle sortie à savoir si elle n'était pas un peu précipitée ? J'avais un peu peur que leurs compos souffrent d'un certain "bâclage". Finalement, j'avais tout faux car force est de constater qu'ils ont fait un gros travail pour sortir un disque en tout point soigné.
Le premier contact avec cet EP passe par son artwork qui est plutôt bien senti car il colle parfaitement avec la musique que l'on retrouve à l'intérieur du joli digipack. Une musique qui est au confluent du screamo et du post-rock où les mélodies aérées côtoient des ambiances plus tendues. Le côté screamo vient principalement de l'intonation de la voix qui n'est pas sans rappeler celle de Gérôme d'Amanda Woodward. Les textes sont d'ailleurs écris en Français et sont propre à ce style de musique, donc pas trop ma came en fait. Mais l'univers de L'Homme Puma ne s'arrête pas là car ils mixent leur musique avec divers samples ce qui les démarquent des autres groupes du genre. Que ce soit de simples bruits ou bien encore des discours (tirés en grande partie de films), ces samples donnent une ambiance personnelle à chacun de leurs morceaux. D'ailleurs sur les 10 titres que comportent cet EP il y en a quelques uns qui ont été exclusivement composés à base de samples. Mention spéciale pour "6h22 un 20 septembre" qui est un très joli interlude et qui lance parfaitement le titre "Solidaire dans la déchéance". Ce dernier est pour moi le morceau le mieux réussi car il a un petit coté From Monument to Masses pas dégueu du tout. Bon, c'est vrai que certains titres ne sont pas autant accrocheurs que celui-là, je pense notamment à "La jungle d'Alcaraz", mais rassurez-vous l'ensemble du disque est plus qu'honorable et reste très agréable à écouter.
En tout cas, cet EP nous démontre que L'Homme Puma est un groupe avec un véritable potentiel ! Je suis maintenant assez curieux de savoir comment vont sonner leurs prochaines productions. Affaire à suivre donc…

Mathieu

site : l'homme puma             mp3 : solidaire dans la déchéance   




Loisirs "submergé par le sublime" (rejuvenation / théâtre Records / Dora Dorovitch / la mâchoire) CD

Voici donc le deuxième album de Loisirs qui fait suite au remarqué et non moins excellent "glamoroso". Ce nouvel opus commence fort en nous gratifiant d'un digipack magnifiquement illustré par le talent de Bouzard. Si vous ne connaissez pas cet auteur de BD, je vous conseille de jeter un œil sur ses différents ouvrages qui sont tout bonnement hilarants. "The autobiography of me too" et "plageman" (pour ne citer qu'eux) en sont le parfait exemple.
A l'écoute de "submergé par le sublime", je pourrais dire qu'on ne change pas une équipe qui gagne ou plutôt une musique qui gagne car ces 9 titres sont tout à fait dans la lignée de leur premier album. On retrouve avec plaisir cette étonnante énergie rock alliée à un parfait sens de la mélodie. Tous les morceaux s'enchaînent sans broncher pour former un album des plus homogènes. Mais ce serait un tord de penser que celui-ci est fade ou linéaire. Au contraire, Loisirs arrive à nous transporter dans différentes sphères émotionnelles. Les nappes mélodiques du clavier et de la guitare peuvent à tout moment provoquer un déhanchement incontrôlable de tous vos membres. Ecouter les énergiques "bridges" ou "taloche" pour vous convaincre. Mais ces Poitevins démontrent aussi au travers de "dindon" et "cheyenne", qu'ils peuvent ralentir le rythme et jouer une musique plus posée qui n'a pas peur de revêtir un visage un peu plus mélancolique. Les voix qui sont soient hurlées ou chantées se mélangent habilement à cette richesse musicale et apportent encore un peu plus de relief à chacun des titres.
"Submergé par le sublime" est donc un album réussi qui sera une bande son agréable et revigorante pour le rude et monotone hiver qui s'annonce !

Mathieu

 site : loisirs             mp3 :  tiger




Loser life "friends with a demon" (taken by surprise) LP

Je dois bien reconnaître que les premières écoutes de ce nouvel album de Loser Life n'ont pas réellement satisfait les espérances que j'avais mis en lui. J'ai même été plutôt déçu et ce n'est pas sans une pointe d'amertume que je l'ai mis de coté en pensant ne pas y revenir de sitôt. Mais comme je suis bon prince et que je n'aime pas rester sur un échec, j'ai décidé de lui laisser une nouvelle chance (quelques mois plus tard quand même eheh).
Et là tout a été remis en cause. Les 12 titres m'ont fait un tout autre effet et j'ai redécouvert cet album avec une certaine excitation. Loser Life nous sert un "friends with a demon" de très bonne qualité. Il est dans la même veine que leurs précédents disques c'est à dire qu'il sonne comme de l'emo à l'ancienne. Un retour aux années 90 qui n'est pas pour me déplaire. On sent que c'est joué à l'instinct, que les mecs ne sont pas là pour surfer sur telle ou telle mode passagère. De la simplicité, de la mélodie, une voix rageuse et une rythmique rapide tels sont les maîtres mots de ce disque. Et que dire des riffs de "ball of bread" et "friends with a demon" qui vous hérissent les poils des bras. Magique ! Pour ce qui est des textes, on reste dans un univers sombre et bercé de désillusion. Au final, j'aurais mis un peu de temps avant de rentrer dans ce nouvel album de Loser Life mais je ne regrette pas une seule seconde d'avoir persévéré. Un album qui est dans la continuité de leurs précédents disques et qui ne devrait pas décevoir ceux qui ont apprécié jusque là la musique de ces Américains.

Mathieu

 site : loser life             mp3 :  idiot




Loser life "my hell" (life's a rape) 12"

Une pochette en noir et blanc avec un couple de vieux à poil. Ca change des habituels clichés de pochettes punks où la tête de mort est déclinée à toutes les sauces. Bon ok je suis médisant sur ce coup-là surtout quand on voit le nombre de têtes de morts qui parcourent le site de Triste Temps. Ahah !! Une chose est sûr c'est qu'avec ce 12", Loser Life a trouvé la bonne équation : cinq titres = cinq petites pépites. Rien n'est à jeter, ici la qualité prévaut sur la quantité. En à peine un quart d'heure on se prend un bonne dose de punk incisif dans la gueule avec cette petite touche emo 90's qui va bien. La musique de Loser Life est joué dans l'urgence, souvent à la limite de la rupture. Sur une rythmique binaire et frénétique, les guitares nous balance des riffs simples qui incorporent juste ce qu'il faut en mélodie. Quant à la basse, elle joue un rôle à part entière car en plus de soutenir la rythmique, elle ajoute son grain de sel en apportant de la rondeur à l'ensemble. Si la vitesse est le maître mot de ces 5 titres, les Américains savent aussi ralentir le tempo pour donner plus de profondeur à leur musique. Ainsi, des passages plus tempérés parsèment ce 12" comme cette magnifique fin de "Undressing you with my mind" ou encore ce break fédérateur de "Interior Motives" qui donne envie de reprendre en cœur "You're like cancer" avec le chanteur. Un chanteur à la voix rageuse dont les textes abordent surtout des sujets personnels sur fond de déceptions en tout genre et de remise en cause.
Un disque sans chichi, d'une qualité et d'une sincérité à toute épreuve. Simplement indispensable !

Mathieu

 site : loser life             mp3 :  my hell