Ne vous attendez pas à retrouver ici une grosse base de
données sur l'univers de la bédé. Cette rubrique
est plus un extra, une section qui nous permet de parler succinctement
des ouvrages qui nous ont plu. Les mises à jour resteront très
sporadiques
14 décembre 2010
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Apocalypse Nerd
de Peter Bagge
Rackham - format 17 x 24 - 120 pages
Peter Bagge est enfin de
retour avec un nouvel ouvrage. L'attente fut longue depuis
la sortie des 2 tomes de "Buddy Bradley"
mais elle en valait largement la peine. On retrouve ici
son coup de crayon élancé si caractéristique
qui nous plonge directement dans un univers familier.
Dans "Apocalypse Nerd" on suit deux potes
vivant à Seattle, Perry et Gordo, partis en promenade
dans les montagnes environnantes de cette ville du Nord-Ouest
des Etats-Unis. Une virée providentielle car au
même moment la Corée du Nord décide
de balancer une bombe nucléaire sur la ville de
Seattle. Les deux compères échappent donc
de peu au pire et sortent indemne de cette catastrophe.
Mais cette chance a un prix et ils vont vite le comprendre.
La situation ne tardant pas à s'envenimer, ils
vont être confronter à leurs instincts les
plus primaires. Le chaos ambiant fait ressurgir en chacun
des comportements qui n'ont plus rien de rationnel. Peter
Bagge met en exergue toute une réflexion sur la
notion de survie et nous met face à notre propre
ressenti. Comment réagirions-nous si nous étions
dans la même situation que Perry et Gordo ? Un thème
qui vu sous cet angle peut paraître pompeux mais
ceux qui connaissent l'auteur Américain savent
qu'il manie l'humour d'une main de maître. Et dans
"Apocalypse Nerd" le bougre s'en donne
à cur joie tant on s'esclaffe devant les
pires atrocités. Son humour grinçant fait
mouche et nous tient en haleine jusqu'au dénouement
final. Peter Bagge reviens en force et nous délivre
un road-movie surprenant et jubilatoire qui baigne dans
une ambiance de fin du monde. Qui a dit récit d'anticipation
?
Mathieu
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13 octobre 2010
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Wilson
de Daniel Clowes
Edition Cornélius - 80 pages
Wilson, la cinquantaine
passée, vit à Oakland dans la solitude
et la déprime. Pas de famille, pas d'amis il
a comme seul et unique compagnon sa fidèle chienne
Pepper. Il mène une vie monotone et sans éclat
où sa principale occupation est de vouer une
haine sans égale au genre humain. Mais la mort
de son père va le ramener à Chicago où
il va renouer contact avec son ex-femme. Un nouveau
départ pour une nouvelle vie ? Tu parles, un
loser reste un loser et au lieu de refaire surface,
ce pauvre Wilson va complètement couler à
pic et emprunter un chemin encore plus chaotique que
par le passé...
A l'instar de Ice Heaven, Daniel Clowes opte
ici pour un récit découpé en strips
indépendants qui, imbriqués les uns aux
autres, forment une histoire complète et cohérente.
Chaque strip d'une page a son propre style graphique
(du plus réaliste au plus cartoonesque) et sa
propre chute qui découle la plupart du temps
d'une intervention sarcastique, pathétique ou
cruellement drôle de Wilson. Daniel Clowes n'a
rien perdu de son humour grinçant et il n'est
jamais aussi fort que lorsqu'il met en lumière
la vie d'un antihéros. Et avec ce nouvel ouvrage
il confirme qu'il est l'un des auteurs de BD les plus
influents et les plus doués de sa génération.
Mathieu
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10 mars 2010
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Swallow me whole
de Nate Powell
Casterman - format 17,3 x 24 - 216 pages
Nate Powell est loin
d'être un petit nouveau dans le milieu du punk-rock.
Très actif en tant que zikos (soophie nun squad,
universe,
) il est aussi un excellent illustrateur
(split daïtro/ampere, submission hold, JR ewing,
)
et un très bon auteur de BD comme l'atteste ce
petit bijou qu'est Swallow me whole. Un joli
pavé de plus de 200 pages que j'ai englouti avec
délectation le temps d'un trajet Paris-Lyon en
TGV. L'immersion a été parfaite.
Nate Powell nous emmène dans un récit
au cur de l'adolescence où un frère
et une sur sont unis face à leurs troubles
psychiques. Elle, collectionne les insectes morts avec
lesquels elle communique et lui voit un petit bonhomme
qui lui ordonne de dessiner ses prophéties. Des
troubles et des obsessions qu'ils gardent en secret,
inavouables pour n'importe quel quidam. Mais les répercussions
sur leur quotidien ne tardent pas à surgir. Comment
doivent-ils faire pour concilier leurs moments de folie
avec leur vie d'ado ? Là est bien toute la question
de cet ouvrage. Le sort réservé à
ces deux frères et surs nous tient en haleine
jusqu'à la dernière page. Le rythme ne
s'essouffle jamais et le final, qui propose une succession
de cases quasi muettes, est tout simplement magnifique.
Le dessin en noir et blanc est à l'image du récit
: limpide, touchant et passionnant. Avec cet ouvrage
Nate Powell réussit le tour de force d'évoquer
les facettes d'une adolescence atypique sans jamais
tomber dans le déjà-vu. Une réussite
!
Mathieu
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15
septembre 2009
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Le
petit rien tout neuf avec un ventre jaune
de Pascal Rabaté
Futuropolis - format 22,5 x 28,5 - 104 pages
Pascal
Rabaté aime les gens ordinaires. Souvenez-vous
de ces attachants petits vieux dans "les petits
ruisseaux" ou encore de cette sympathique famille
Garnier dans "la Marie en plastique".
Et bien dorénavant il faudra compter avec Patrick
du "petit rien tout neuf avec un ventre jaune".
Patrick est un homme d'une quarantaine d'année
qui traverse une période difficile dans sa vie.
Pourtant en étant gérant d'un magasin de
farce et attrape il a tout pour vivre dans un environnement
propice à la déconnade. Mais la réalité
des choses est tout autre car Patrick est un homme déprimé
depuis la séparation avec sa femme. Heureusement
pour lui une rencontre inopinée va venir bousculer
sa morne vie.
Il est étonnant de voir la facilité avec
laquelle Pascal Rabaté arrive à nous captiver
avec un sujet qui pourrait paraître banal au premier
abord. Mais la justesse avec laquelle il s'intéresse
au quotidien de cet homme est vraiment touchante. Il le
fait sans aucune caricature et les dialogues sont d'un
réalisme saisissant. "Le petit rien tout
neuf avec un ventre jaune" se dévore d'une
seule traite, on ne le lâche pas avant d'avoir tourné
la dernière page. Pascal Rabaté nous livre
un ouvrage émouvant et pas si triste que ça
au final. Bravo !
Mathieu
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T.O.T.T
de Thomas Ott
Edition Moderne - format 26 x 35 cm - 112 pages
Wow
! Alors là je suis sur le cul ! Je ne savais même
pas qu'un tel ouvrage de Thomas Ott existait. Je vous
laisse imaginer ma surprise quand j'ai mis les pieds chez
mon libraire et que j'ai vu ce grand bouquin trôner
en haut d'une étagère. Sa belle couverture
noire m'a tout de suite attiré l'oeil. Je me suis
précipité pour feuilleter quelque pages
et bien évidemment ce qui devait arriver arriva.
il ne pouvait plus en être autrement, je devais
acheter ce T.O.T.T. Un achat compulsif et coûteux
mais que je ne regrette pas une seule seconde. Cet ouvrage
sorti il y a quelques années déjà
recense des illustrations de Thomas Ott sur la période
de 1985 à 2001. Vous l'aurez compris nous n'avons
pas à faire à une bd ici. Thomas Ott nous
présente quelques un de ses travaux qui ont été
utilisé dans des fanzines, des journaux, des expos
ou encore pour des pochettes de disques. Tous ont été
réalisé avec sa fameuse technique de la
carte à gratter. Cette technique particulière
met sur un piédestal chacune de ses idées
plus farfelues les unes que les autres. Son univers est
sombre, parfois malsain, souvent violent mais toujours
d'une extrême profondeur et dans un sens d'une beauté
sans partage. A chaque page que je tourne je reste ébahi
par le travail du Mr. Un ouvrage réussit de A à
Z. Chapeau bas !!
Mathieu
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Lock
groove comix N°1
de J-C Menu
L'Association (collection Mimolette) - 30 pages
Honte
à moi ! Comment ai-je pu oublier de vous parler de
Lock Groove Comix ? Une bd qui traite aussi sincèrement
de la musique mérite plus que quiconque ces quelques
lignes dans nos pages pixelisées. Avec ce premier
numéro, J-C Menu nous fait savoir haut et fort qu'il
est un grand amoureux de la musique. Mais attention, pas
de n'importe quelle musique car comme il le dit lui-même
sur la 4eme de couverture "Vynil et Papier forever
!" et "Merde aux CD ! Merde au MP3 ! Merde
aux blogs ! Merde à Myspace !". Voilà
qui est clair !!
Cette trentaine de pages autobiographiques sont un manifeste
à toute la musique qui a fait et qui continue de
faire vibrer ce cher Jean-Christophe Menu, c'est à
dire le rock au sens large du terme (les Beatles, Neil
Young ou encore Sonic Youth sont quelques un des groupes
évoqués ici et là dans ce Lock groove
comix). Et c'est avec passion qu'il nous décrit
son amour pour les 33 et 45 Tours et leur fameux "lock-groove".
En français le terme utilisé est "Sillons
sans fin" et il désigne la boucle située
en bout de chaque face d'un disque. Cette boucle est généralement
silencieuse mais il est possible d'enregistrer du son sur
ce sillon et c'est à ce moment là que le "lock-groove"
prend tout son sens. Mais J-C Menu ne s'arrête pas
là car il nous plonge aussi dans d'autres petites
histoires qui vont des anecdotes de concerts auxquels il
a assisté à ses activités de DJ-set
rock en passant par une réaliste description des
plaies des concerts. On a vraiment l'impression d'y être
et par la même occasion on se remémore nos
propres souvenirs car tout amateur de musique se reconnaîtra
dans les faits et gestes de cet auteur. Cerise sur le gâteau
il va même jusqu'à faire des chroniques de
disques !!
Une bd courte mais dense où tout est raconté
et dessiné avec sincérité et passion.
Une bd rock comme il en faudrait plus !! Heureusement que
le numéro 2 est déjà sorti !
Mathieu
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Loin
d'être parfait
de Adrian Tomine
Delcourt (collection outsider) - format 20 x 27 cm - 108
pages
Adrian
Tomine fait parti de ces auteurs de bande dessinée
que j'apprécie et que je respecte le plus. Ses ouvrages
sont à chaque fois un délice pour les yeux et
un véritable plaisir à lire. Ce n'est pas un
hasard si il est devenu un des auteurs majeurs de la bande
dessinée indépendante Américaine. Et
avec ce "loin d'être parfait", qui
fut pré-publié dans les numéros 9, 10
et 11 de Optic Nerve, Adrian Tomine ne déçoit
pas.
Il nous plonge dans un roman graphique fictif qui met en scène
Ben Tanaka, un trentenaire d'origine Japonaise et gérant
d'un petit ciné en Californie. Il partage sa vie de
couple avec Miko Hayashi mais dès les premières
pages on se rend compte que leur relation est plus que friable.
Leurs opinions face à leurs origines asiatiques divergent
en tout point. Lui, idéalise la femme blanche et semble
être complexé par ses origines alors que Miko
accorde beaucoup plus d'importance à son appartenance
culturelle. Avec le départ de Miko pour NewYork, les
choses vont s'accélérer. Ben reste seul en Californie
et va commencer à se rapprocher de sa nouvelle collègue
Si les doutes et les convictions de Ben sont au centre du
récit, il ne faut cependant pas oublier l'importance
du rôle joué par les autres personnages de ce
"Loin d'être parfait". Car avec ce
patchwork d'individu, Tomine démontre qu'il a un réel
don pour mettre en lumière la complexité des
relations humaines. Les dialogues sont finement ciselés
et d'une incroyable justesse. Son dessin en noir et blanc
est comme à l'accoutumer très proche de la réalité
et permet une immersion totale dans cette chronique sociale.
Avec ce "Loin d'être parfait", Tomine
nous livre une bande dessinée captivante de bout en
bout. Un brillant récit qui décrit les difficultés
à accepter ses origines dans une société
occidentale et le mal être qui en découle. Bravo
Mr Tomine !
Mathieu
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Un
ciel radieux
de Jirô Taniguchi
Casterman - format 17 x 24 cm - 307 pages
Cet
ouvrage est une nouvelle fois à la hauteur de ce que
l'on est en droit d'attendre d'un auteur comme Taniguchi.
J'ai une profonde admiration pour ses uvres. Et si "un
ciel radieux" n'est peut être pas encore au
niveau d'un "quartier lointain" ou "le
journal de mon père" il en reste tout de même
une histoire poignante et touchante.
Et même si Taniguchi empreinte ici les voix d'une histoire
lorgnant vers le surnaturel, son empreinte et sa patte artistique
sont tels qu'il est bien difficile de se détacher de
ce livre jusqu'à sa dernière page. Comme souvent
avec cet auteur, le pitch de départ est somme toute
assez simple. Un terrible accident entre un jeune homme en
moto et un homme d'une quarantaine d'année au volant
d'une camionnette va bouleverser a jamais la vie du jeune
homme, seul rescapé de cet accident. Car voilà,
après être sorti du coma, Takuya de son vrai
nom ne se souvient de rien. Pire encore il va se rendre compte
que l'esprit de l'homme décédé dans l'accident
va peu à peu s'emparer de lui, sans qu'il ne puisse
rien y faire. S'en suit alors des rencontres et des anecdotes
poussant l'émotion de ce récit à son
paroxysme. Mais je n'en dirais pas plus de peur de spoiler
ceux qui voudraient découvrir ce magnifique ouvrage.
Ludo
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Le
petit Christian T2
de Blutch
L'Association - format 16,5 x 24,5 cm - 56 pages
Après
10 ans d'attente, nous retrouvons enfin la suite des aventures
du petit Christian. Fini la cour de récré du
primaire, "le petit Christian" a grandi et
s'apprête à rentrer au collège. Il quitte
peu à peu l'enfance et le voilà animé
par une nouvelle préoccupation. Il est frappé
de plein fouet par l'Amour et plus précisément
l'amour qu'il porte à la jeune Catie Borie - une fille
d'ami à ses parents rencontrée pendant des vacances
à Anglet. Ebranlé par ce nouveau sentiment,
il s'en remet à Steve McQueen et Marlon Brando qui
deviennent ici bien plus que des héros, ils sont de
véritables maîtres à penser et de fins
conseillers en amour. Vous comprenez, Christian ne fait pas
parti de la catégorie des séducteurs-nés,
il doit donc prendre exemple sur ses modèles. En tout
cas, il a toujours autant d'imagination et on se régale
devant toutes ses pensées farfelues qui ornent son
quotidien. La petite dizaine d'histoire qui parcoure cet ouvrage
nous démontre encore une fois tout le talent de Blutch.
Avec un dessin en noir et blanc et saupoudré de quelques
nuances de rouge, il arrive à mettre en lumière
un petit Christian à la fois drôle et touchant.
Il a aussi ce véritable sens de la narration qui nous
replonge ici dans notre propre enfance (pré-adolescence)
et on se dit que l'univers de ce petit garçon n'est
pas très éloigné de ce qu'on a pu vivre
à cette époque.
Au final, ce nouvel ouvrage du "petit Christian"
a mis du temps avant de voir le jour mais le résultat
en valait vraiment la peine. Une BD tout aussi passionnante
qu'attachante !
Mathieu
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7
septembre 2008
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Speedball
#2
fanzine BD
Valice Production - 80 pages
Voici
le second numéro du fanzine BD Speedball. Un fanzine
dont la parution annuelle est centrée autour d'un seul
et même thème. Après avoir abordé
le thème de la psychiatrie, ce sont les Zombies et autres
bêtes venues d'outre-tombe qui prennent le relais. Une
bien chouette initiative qui a très vite attisé
ma curiosité. Il faut dire que la très belle couverture
de Mattt Konture met vraiment l'eau à la bouche.
Je me suis donc jeter sur les 80 pages de ce second numéro
de Speedball et je n'ai pas été déçu.
Même si graphiquement j'ai une petite préférence
pour le dessin de Cha, Melvin, Meka ou encore Toma, j'ai pris
un malin plaisir à lire chacune des histoires. La petite
dizaine d'auteur s'en donne à cur joie pour mettre
ces morts-vivants assoiffés de sang dans d'innombrable
situation. Qu'ils s'attaquent aux nazis, aux gouvernements
ou encore aux groupes punks, il y a toujours cette petite
touche d'humour propre à l'univers des Zombies. Mais
des auteurs comme Isha, Chester ou Toma vont un peu plus loin
dans leur démarche. Ils ont une approche un peu plus
politisée et ils n'hésitent pas à dénoncer
le fonctionnement de notre système. D'ailleurs c'est
assez drôle car j'ai souvent eu l'impression de croiser
au fil des pages des personnages fort ressemblants à
un certain "petit bonhomme", vous savez celui qui
dirige notre pays. Eh eh !!
Au final, un numéro trash, intelligent et rigolo qui
devrait ravir tous les fans de Zombies. Alors à bon entendeur...
Mathieu
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30
juillet 2008
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Le journal
de mon père
de Jirô Taniguchi
Casterman - 280 pages
Je
ne suis pas ce que l'on appelle un dévoreur de bd. Mais
j'aime de temps à autre me laisser aller au travers de
quelques pages illustrées. Jirô Taniguchi est un
de ces auteurs au talent immense qui m'a fait aimer la bd. On
lui doit notamment des uvres comme "Le sommet
des dieux", "L'homme qui marche" ou
encore le phénoménal "Quartier lointain".
Ce dernier étant sans doute pour moi la meilleure bd
que j'ai jamais lu.
"Le journal de mon père" est donc un
ouvrage qui s'inscrit dans le droite lignée de "Quartier
lointain". On y retrouve le trait précis de
Taniguchi mais aussi cette propension à conter des histoires
simples mais terriblement prenantes et émouvantes. Il
est d'ailleurs bien difficile, une fois commencé, de
lâcher son bouquin et ces 300 pages que l'on engloutit
sans jamais voir le temps passer. L'intrigue est pourtant d'une
banalité presque affligeante ! Un homme d'une quarantaine
d'année profite de la mort de son père et de ses
funérailles pour retourner dans son village d'enfance.
Là où il n'a plus mis les pieds depuis bien trop
longtemps. C'est ainsi l'occasion de ressasser avec son oncle
et sa sur de vieux souvenirs, des tranches de vie savoureuse,
drôles mais aussi poignantes. Une histoire simple donc,
que seul le talent de Taniguchi arrive à sublimer.
Je ne saurai que trop vous conseiller de vous pencher sur les
uvres ce cet auteur. J'ai moi même décider
de combler mon retard et je me suis procurer tout récemment
un de ces derniers livres "Un ciel radieux".
Mais promis je vous en reparlerai...
Ludo
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15
juillet 2008
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The
autobiography of me too free
de Guillaume Bouzard
Les Requins Marteaux - 19x26cm - 72 pages
Pas
de doute, il est fort ce Bouzard ! Ce troisième tome
de "The autobiography of me too" vient une
nouvelle fois confirmer tout le bien que je pense de ce Monsieur.
Cette série est juste fabuleuse. De toute manière
il n'y a pas grand chose à jeter dans sa bibliographie.
Je crois n'avoir jamais été déçu
par un seul de ses travaux. Et ce nouveau tome ne déroge
pas à la règle. Il suit avec brio les traces de
ces 2 prédécesseurs. Le plaisir de retrouver les
aventures du quotidien de Bouzard est intact. Un quotidien encore
une fois rythmé par ses prises de bec avec son chien,
sa passion pour Motörhead, son amour du jardinage, sa mauvaise
foi légendaire ou encore ses combines envers sa femme
pour pouvoir aller boire des bières Chez Jacquot, le
célèbre bistro du village. Chaque situation, chaque
histoire est un vrai régal d'humour. Tout semble tellement
authentique et sans surenchère que même les scènes
surréalistes avec son chien qui parle semblent encrées
dans la réalité. Quand je vous dis que ce Bouzard
est fort, vous pouvez me croire ! Son dessin en noir et blanc
est lui aussi très caractéristique. Les personnages
sont très élancés et leurs expressions
du visage très justes. Combien de fois je me suis mis
à ricaner en voyant la tête de Bouzard face à
telle ou telle situation ? Un vrai bonheur tout comme l'ensemble
de ces 72 pages ! Franchement vous ne pouvez pas passer à
coté
Mathieu
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27
mai 2008
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73304-23-4153-6-96-8
de Thomas Ott
L'Association - format 17,5 x 24 cm - 142 pages
Thomas
Ott est de retour avec un livre au titre pour le moins surprenant
: "73304-23-4153-6-96-8". Face à cette
longue suite de chiffre aussi froide que complexe on peut rester
pantois. Et pourtant elle met parfaitement ma curiosité
en action. Mon envie de découvrir ce qui se cache derrière
tout ça est évidente. Je me mets à tourner
les premières pages de cet ouvrage et je comprends que
ces 15 chiffres vont être l'élément clé
du récit.
Tout commence avec un homme qui met la main sur un mystérieux
morceau de papier avec comme seule inscription "73304-23-4153-6-96-8".
A cet instant, sans même le savoir, sa destinée est
tracée. Chacun de ses gestes sera guidé par cette
suite de chiffres. Coup de chance ou malédiction ? L'auteur
Suisse nous embarque dans un univers sombre et angoissant avec
un style reconnaissable entre mille. Il utilise la technique de
la carte à gratter pour mettre en lumière chacune
des cases de ce livre. Des cases en noir et blanc où les
paroles n'ont pas lieux d'être. Thomas Ott nous sert un
récit muet où les dessins se suffisent à
eux même. Chaque expression, chaque détail est maîtrisé.
L'intrigue qui oscille entre réalité et fantastique
est menée d'une main de maître et une fois le livre
ouvert, il est impossible de le refermer avant la fin. Une lecture
qui peut paraître un peu rapide mais qui est d'une telle
qualité qu'il serait dommage de s'en priver !
Mathieu
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18
avril 2008
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Là
où vont nos pères
de Shaun Tan
Dargaud - 120 pages
Prix
du meilleur album 2008 au dernier festival d'Angoulême,
"Là où vont nos pères" est
définitivement une bédé à part entière.
L'Australien Shaun Tan nous embarque dans un récit muet
d'une extrême beauté. Quelle maîtrise !! J'ai
rarement vu un dessin de cette qualité orner les planches
d'une bédé. Chaque détail est pensé
et soigné : les expressions des visages, le décor,
les mouvements, tout est juste et d'une véritable finesse.
On en prend plein les mirettes et il n'est pas rare de s'arrêter
un grand moment sur une page et de s'émerveiller devant
le magnifique coup de crayon de Shaun Tan. L'histoire, qui aborde
le thème de l'immigration, est tout aussi touchante. C'est
le récit d'un père de famille qui décide
de partir loin des siens pour essayer de mieux gagner sa vie et
ainsi pouvoir un jours leur apporter une vie meilleure. Il arrive
alors dans un monde totalement inconnu où il tente de s'intégrer
du mieux qu'il peut. Mais ce n'est pas évident pour lui
d'évoluer dans cette ville bien étrange car tous
les codes d'une nouvelle culture sont à réapprendre.
L'auteur nous plonge dans un univers onirique qui ne ressemble
à rien d'autre. On voyage dans des décors majestueux
mais je ne vous en dit pas plus. Je ne voudrais pas gâcher
votre plaisir de découvrir page après page toutes
les trouvailles et subtilités que regorgent cet ouvrage.
Avec "Là où vont nos pères",
Shaun Tan frappe fort. Définitivement mon coup de cur
du moment !!
Mathieu
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5
janvier 2008
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Le syndrome
du prisonnier
de Lewis Trondheim
Delcourt - format 14,5 x 21cm - 128 pages
Au
départ "les petits riens" de Lewis Trondheim
sont des pages exclusivement écrites pour son blog (http://www.lewistrondheim.com/blog/).
Un blog que l'auteur actualise quasi quotidiennement de petites
saynètes éphémères (celles-ci disparaissant
avec le temps). "Le syndrome du prisonnier" n'est autre
que la version papier de ce blog et il fait suite à "La
malédiction du parapluie" paru en 2006. Dans ce nouveau
tome, l'auteur nous emmène au grès de ses voyages
professionnels et familiaux par le biais d'un dessin à
l'aquarelle des plus réussis. Qu'il se trouve en Roumanie
ou en Afrique du Sud, il nous conte les petits riens de
sa vie quotidienne. Vous savez ces petits moments cocasses, anodins
voir même angoissants qui font l'intérêt de
chacune de nos journées. Au fil des pages, le sourire vient
naturellement se poser sur notre visage et même lorsqu'il
nous confronte face à ses craintes, l'humour est toujours
présent. On découvre ici un personnage qui s'émerveille
et qui s'interroge devant les choses les plus simples de la vie.
On sent qu'il prend plaisir à vivre ces moments uniques
et singuliers. Et honnêtement c'est très rassurant
car il n'est pas rare de se reconnaître dans les faits et
gestes de Lewis Trondheim ! Un livre attachant, vraiment !
Mathieu
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30
décembre 2007
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Le coup
du lapin 2
de Andy Riley
Chiflet&Cie - format 20 x 15 cm - 100 pages
Je
suis tombé par hasard sur ce nouveau tome de "Le coup
du lapin" dans un magasin de la grande distribution de la
culture. Le premier tome étant tout particulièrement
drôle je n'ai pas hésité longtemps à
acheter celui-ci. La recette est la même qu'avant : des
lapins qui cherchent par tous les moyens à se suicider.
Généralement une case suffit à Andy Riley
pour mettre en scène ces lapins suicidaires, notre imagination
faisant le reste. J'adore voir leur tête impassible face
à des situations de tortures en tout genre. Il faut dire
qu'ils débordent d'ingéniosité pour en finir
avec leur vie. Que ce soit avec la garde royale Anglaise, avec
une perceuse ou encore une râpe à fromage ils trouvent
toujours le moyen d'arriver à leur fin. C'est vrai que
ça sent le réchauffé par rapport au 1er tome
et que la centaine de pages se lit en deux temps trois mouvements.
Mais les gags fonctionnent toujours autant et arrivent à
nous faire rire et c'est bien l'essentiel !
Mathieu
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Unlikely
de Jeffrey Brown
Ego comme x - format 15 X 21 cm
Plus
de 250 pages en noir et blanc lues d'un trait. Pourtant le dessin
simpliste de Jeffrey Brown est loin d'être convaincant.
Honnêtement j'ai longtemps hésité à
me procurer cette Bd. Mais en lisant de quoi elle retournait,
je me suis laissé tenter. Ici Jeffrey Brown nous relate
une de ces relations amoureuses, celle qui lui a permis de sortir
de la virginité à 24 ans. Une relation assez difficile
étant donné que la fille dont il tombe amoureux
(Alison) est tout son contraire. Lui est plutôt sain d'esprit
et de corps alors qu'elle l'est beaucoup moins. Leur relation
démarre donc sur une base très friable. Et c'est
face aux sentiments de Jeffrey que nous avançons dans cet
ouvrage. Il nous confronte face à ses joies, ses doutes,
sa découverte du sexe, sa jalousie, ses méfiances,
Des moments que l'on a tous vécu et qui obligatoirement
nous rappellent de bons ou mauvais souvenirs. En somme, une histoire
bête comme choux, le genre d'Egotrip qui peut donner la
nausée à beaucoup de monde mais qui pour ma part
me touche. Je conseille !
Mathieu
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