Ce soir, petit détour par la capitale
des Gaules pour voir Daïtro qui fête la sortie de
son album "laisser vivre les squelettes" accompagné
par leur pote de Sed non satiata. Honnêtement j'ai pris
un peu peur quand j'ai su que le concert se tenait au Furib'arts. Connaissant
la très petite taille du lieu et sachant que Daïtro
allait attirer un peu plus que 10 pékins, je me voyait déjà
coincé au fond de la salle derrière une rangé de
géants sous une chaleur avoisinant les 40°C. Généralement
j'aime bien ce rapprochement et cette communion où l'on s'échange
notre transpiration au moindre mouvement mais pour ce soir j'avais un
mauvais pressentiment. J'avais surtout peur qu'on ne tienne pas tous
à l'intérieur de cette cave
De plus lorsque j'arrive
sur les lieux du concert (à la bourre bien sûr) et en voyant
le nombre de personnes qui squatte devant le bar je me dis que mon pressentiment
pourrait bien se révéler plausible.
Bref, je retrouve mes compagnons d'aventure au cur de cette foule
incommensurable (héhé je m'emballe un peu là) qui
m'annoncent que le concert n'est pas près de commencer dû
à un problème technique, genre un ampli ou je-ne-sais-quoi
qui aurait lâché. Ca promet
Voyons le positif, ça
me permet de discuter à droite et à gauche et de prendre
des nouvelles des amiEs. Ah mais qu'est-ce que j'entends ? Le son d'une
gratte ? Héhé ça m'a l'air de se préciser
et je me dirige donc sans tarder vers l'entrée pour avoir une
chance de voir le concert dans d'assez bonne condition. Et en fin de
compte je me suis pas mal démerdé car je me suis dégotté
une bonne petite place loin de mes craintes tant redoutées.
Sed non satiata n'a pas encore débuté que les galères
commencent ou devrais-je dire continuent. En effet un des guitaristes
semble avoir un souci avec ses pédales mais tout s'arrange très
vite et ils peuvent envoyer la sauce. Une longue intro nous met tout
de suite dans le bain et fais monter la pression, je sens déjà
que les quatre toulousains ne sont pas là pour rigoler mais bien
pour nous envoûter avec leur musique mélodieuse et rageuse.
Je les connaissais seulement à travers leur split avec Aghast
et je savais pas trop à quoi m'attendre avec ce concert. Les
titres s'enchaînent et j'ai l'impression qu'ils ont laissé
tomber leur screamo des débuts pour s'orienter vers de l'emo
intense qui laisse la part belle aux mélodies. Elles tapent dans
le mille, j'ai rarement entendu d'aussi belle partie depuis Yage,
les deux grattes s'entremêlent et se répondent à
la perfection. Vous rajoutez à ça un chanteur qui crie
et me voilà ravi tout comme le public qui semble apprécier
le set des toulousains. Bon ce n'est pas non plus la folie d'une finale
de coupe du monde mais la bonne humeur est au rendez-vous. Cependant
quelques problèmes techniques (eh oui encore) viendront freiner
leur prestation mais au final Sed non satiata m'a tout de même
fait forte impression. Une musique bien maitrisé qui est jouée
sincèrement alors que demander de plus
Il me tarde maintenant
d'écouter leur nouveau 6 titres qui devrait sortir d'ici peu.
Pendant qu'ils rangent leur matos pour laisser la place à Daïtro
je me barre vite fais de cette cave où règne une chaleur
tropical pour prendre l'air et siroter une petite bière. Je suis
assez impatient de revoir ce groupe car il m'avait fait forte impression
lorsque je les avais vu en compagnie de Children of fall, ici
même à Lyon.
C'est tout content que je me retrouve à la même place que
toute à l'heure, je vais pouvoir apprécier comme il se
doit le set de Daïtro. Mais la malédiction de ce
soir les frappe de plein fouet, encore des problèmes de pédales
mais aussi de sangle de basse. Ils règlent ça comme ils
peuvent et balance leur 1er morceau. Et quelle entrée ! Ils mettent
tout le monde d'accord, ils dégagent une putain d'intensité,
leur musique transpire la passion. Ca part sur les chapeaux de roue
mais la sangle de la basse lâche pour de bon et ensuite c'est
problèmes sur problèmes que se déroulera le set
des lyonnais. Ce serait trop long de tous les citer mais mention spéciale
à la nana bourrée qui visiblement ne passera pas ses vacances
avec le chanteur
C'est un concert chaotique mais tous les morceaux
(essentiellement de leur nouvel album) sont joués avec les tripes
et les 5 gaillards se donnent à fond pour faire plaisir à
leur public. Et qui a dit que ce public lyonnais était froid
? En tout cas ce soir il prouve le contraire, c'est même assez
sympa de le voir encercler petit à petit le groupe et de porter
tour à tour les deux gratteux pour leur faire visiter chaque
recoin de cette cave
Musicalement c'est loin d'être leur
meilleur concert que j'ai vu mais la passion était au rendez
vous et c'est bien le plus important
C'est donc une chouette soirée
qui s'achève et je repars avec le LP du nouvel album de Daïtro
sous les bras
Mathieu
site : daītro ||
sed non satiata